L'Indonésie sur le point de suspendre ses exportations de bois
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Cela devrait être annoncé sous peu. L'Indonésie devrait en principe de nouveau interdire l'exportation de bois brut de ses forêts. Deux ans après avoir levé cette interdiction sous pression du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, ce revirement s'explique par les pressions du lobby forestier. Celui-ci souffre énormément de la politique en vigueur. Conformément aux engagements internationaux de Djakarta, l'autorisation d'exporter du bois brut a été doublée d'une baisse continuelle des taxes à l'export. De 200%, on est passé à 30%. Ce qui facilite bien sûr les exportations, c'est le bon côté. Mais les mauvais côtés sont pléthoriques. D'abord, le prix du bois indonésien sur le marché mondial a baissé, d'environ 20%. Ensuite, les industriels indonésiens ont eu du mal à alimenter leurs usines de sciage ou de déroulage. La marchandise leur échappe. Cette pénurie est d'autant plus pénible pour eux que, fruit d'une politique entamée dès les années 60, les capacités de transformation installées dans le pays sont largement supérieures à ce que les forêts indonésiennes sont supposées produire tous les ans. Le résultat de cette politique, c'est qu'il y a aujourd'hui deux productions de bois en Indonésie: celle qui est légale et celle qui ne l'est pas, l'une aussi importante que l'autre, au total pas loin de 80 millions de m3. Une bonne partie de ce bois est de plus exporté illégalement. En interdisant les sorties de grumes, le gouvernement espère répondre aux besoins des industriels locaux mais surtout maîtriser l'exploitation d'une forêt de plus en plus menacée. Mais on voit mal, comment dans la situation politique qui est aujourd'hui celle de l'Indonésie, Djakarta pourrait mieux qu'hier contrôler ce qui se passe aux quatre coins de l'archipel.
Moins de coton au Togo
Sur le marché du coton, la note est plutôt faible. A New York, la livre échéance mai vaut 60 cents de dollars. L'indice phare de Liverpool, le Cotlook A est à 62 cents. Le négoce attend que les cours baissent encore pour acheter. La récolte indienne a été revue à la baisse et les importations en hausse en raison des mauvaises conditions climatiques en particulier dans l'état du Gujarat, mais rien à voir avec le tremblement de terre. Sur le continent africain, au Togo, la production 2000-2001 ne devrait pas dépasser les 110.000 tonnes contre 130.000 pour la saison précédente. Responsables de cette chute de production, le temps trop sec et les problèmes de gestion du secteur.
Et puis en bref, notez que l'Europe n'est pas la seule région dont la production de viande est frappée d'embargo pour cause de maladie de la vache folle. Les autorités canadiennes viennent d'interdire l'entrée de la production brésilienne. Les Etats-Unis et le Mexique ont immédiatement enchaîné en adoptant la même mesure. Les organisations brésiliennes d'éleveurs considèrent que la maladie de la vache folle n'a pas grand chose à faire là-dedans et qu'il s'agit plutôt-là de représailles en raison d'un conflit opposant les constructeurs aéronautiques des deux pays, Embraer pour le Brésil et Bombardier pour le Canada.
par Jean-Pierre
Boris
[07/02/2001]