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Chronique des matières premières

Thaïlande : crevettes ou riz, il faut choisir !

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Les exportations de riz, d'huile de palme, de caoutchouc, trois produits dont la Thaïlande est l'un des premiers fournisseurs mondiaux ne suffisant pas à garantir la viabilité économique de ce pays, à Bangkok, les économistes du ministère de la pêche veulent lancer une grande campagne pour convaincre les paysans de l'intérieur du pays de se tourner vers l'élevage des crevettes tigrées. La Thaïlande en est déjà le premier exportateur mondial. Elle assure la moitié des livraisons sur un marché d'environ six cent mille tonnes. L'an dernier, les exportations ont rapporté plus de deux milliards et demi de dollars à l'économie thaïlandaise.

Et cela pourrait rapporter beaucoup plus car ce marché est en pleine expansion. Les demandes américaines et japonaises ne cessent de croître. En Europe, la maladie de la vache folle et l'épidémie de fièvre aphteuse ont ouvert quelques portes supplémentaires aux crevettes venues d'Asie. Mais il y a de la concurrence : les Indiens, les Chinois sont de gros producteurs et les Vietnamiens commencent à s'intéresser de près à ce créneau. En Amérique latine, l'Equateur est un producteur d'important. En Afrique, le Sénégal est sur les rangs.

Pourtant, en Thaïlande, les usines de congélation de ces crevettes û il faut les congeler avant de les exporter û ces usines ne tournent qu'à soixante pour cent de leurs possibilités. Ce qui manque, c'est la matière première, car depuis trois ans, le développement des bassins d'élevage est absolument interdit. Le veto a été imposé pour des raisons écologiques. Eau de mer plus déchets rejetés par ces exploitations, les élevages de crevettes sont en effet très polluants. Là où ils ont été installés, rien ne repousse.

L'idée émise à Bangkok d'en installer dans les plaines rizicoles du pays fait donc pousser des hurlements aux paysans thaïlandais qui y voient là la main de quelques puissants hommes d'affaires proches du pouvoir. Un pouvoir qui hésite et a remis la décision à la fin septembre.

Accalmie sur le cacao ivoirien

Sur le marché du cacao, la fin de la semaine dernière était à la baisse. A Londres, sur le marché à terme, la tonne de fèves livraison décembre était à peine au-dessus de la barre des 700 livres sterling. Certains analystes évoquent des ventes ghanéennes. En Cote d'Ivoire, les producteurs de cacao ont suspendu vendredi leur mot d'ordre de grève et d'appel à la désobéissance civile. Le gouvernement a en effet signé le décret débloquant les fonds réclamés par les organisations de planteurs pour financer le fonctionnement des organismes privés destinés à protéger les paysans des fluctuations internationales des cours du cacao.

Et puis en bref, notez que les Indonésiens pensent acheter cinq cent mille tonnes de riz pour se prémunir contre une éventuelle sécheresse provoquée par le courant El Nino dans les mois à venir. Pour l'instant, les météorologues ne pensent pas que la version 2002 de ce courant chaud naissant dans le Pacifique au large des côtes latino-américaines soit très puissante. Mais à Djakarta, les services responsables de la sécurité alimentaire du pays craignent quand même que plusieurs dizaines de milliers d'hectares de rizières soient frappées par la sécheresse. Cinq cent mille tonnes, c'est d'ailleurs peu de choses par rapport aux échanges internationaux annuels, environ vingt quatre millions de tonnes.

par Jean-Pierre  Boris

[03/09/2001]

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