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Chronique des matières premières

Moins de céréales que prévu

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Dans les milieux céréaliers, on passe en ce moment beaucoup de temps à naviguer sur les sites Internet qui fournissent des informations météo. On surveille en particulier de très près ce qui se passe au-dessus du continent nord-américain, de l’Australie et de la Chine. C’est qu’El Nino refait parler de lui. De l’intensité de la perturbation climatique dépendra la taille des récoltes et donc les prix des céréales, en particulier le blé et le maïs. La semaine dernière, les experts du ministère américain de l’agriculture ont d’ailleurs pris acte de l’impact du climat. Ils l’ont fait à leur manière, en revoyant à la baisse leurs estimations de récolte. A la fin de la prochaine campagne ont-ils calculé, il ne restera que quinze millions de tonnes de blé dans les stocks aux Etats-Unis. C’est très peu. Mais les experts américains ont aussi revu à la baisse leurs estimations pour les productions australiennes et chinoises.

De leur côté, les Australiens sont encore plus pessimistes. Ils ont ramené leurs prévisions de récolte de blé à vingt millions de tonnes, quatre de moins que prévu initialement. C’est qu’il ne pleut pas beaucoup. C’est aussi que les Australiens ont encore en mémoire les évènements de 1995. Cette année-là, El Nino avait été très puissant et la récolte australienne avait été divisée par trois. On comprend que les milieux céréaliers suivent la carte du ciel et les mouvements des nuages à la loupe. Sur les deux principaux marchés céréaliers américains, Chicago et Kansas City, les prix se sont brutalement envolés la semaine dernière. C’est la traduction de l’inquiétude de certains traders face à un approvisionnement mondial en céréales qui semble devoir être plus serré que prévu.

Quasi-stabilité sur le marché du cacao

Sur le marché du cacao, la semaine dernière aura été légèrement orientée à la baisse. A Londres, la tonne de fèves livraison septembre terminait aux environs des mille deux cent trente livres sterling. Pour une livraison juillet, la tonne de cacao vaut une vingtaine de livres sterling de plus. En Afrique de l’Ouest, la récolte intermédiaire bat son plein. En Cote d’Ivoire, les industriels s’attendent à une production entre cent et cent cinquante mille tonnes, ce qui est peu. Au Cameroun, au contraire, on s’attend à une récolte intermédiaire très généreuse en particulier dans le sud-ouest du pays, une région qui produit la moitié du cacao camerounais. Cette abondance a provoqué une ruée des grands exportateurs comme l’Américain Cargill. Les industriels, les négociants ne veulent pas laisser passer l’aubaine. Ils craignent ne plus trouver de marchandise s’ils attendent comme d’habitude le mois d’août pour faire leurs emplettes. Il n’y a pourtant que quelques milliers de tonnes disponibles au plus. Mais cette frénésie en dit long sur la faiblesse de la production mondiale de cacao par rapport à la demande.

Et puis en bref, notez que le gouvernement zambien vient de recevoir un rapport qui devrait lui permettre de comprendre comment le pays s’est fait escroquer de soixante millions de dollars dans une affaire de vente de cobalt il y a trois ans. Les dirigeants de l’entreprise minière nationale, la ZCCM, semblent sur la sellette. On en reparlera.

par Jean-Pierre  Boris

[17/06/2002]

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