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Chronique des matières premières

Le miel à prix d'or

Le miel a la couleur de l’or, et il pourrait bientôt se vendre à prix d’or, ou presque…en tout cas les professionnels s’attendent à une véritable envolée des prix, tout les ingrédients sont réunis pour cela. Il y eu pour commencer le contentieux entre européens et Chinois. L’Union européenne devait interdire, en janvier dernier, les importations de miel chinois (le plus gros producteur mondial) après avoir repéré des traces d’un antibiotiques appellé le Chloramphénicol. Aujourd’hui les soupçons ne sont pas levés quant à l’utilisation de cet antibiotique par les paysans chinois, et l’Agence américaine chargée des contrôles sanitaires accroit sa surveillance, ce qui revient à un blocage de fait des importations de miel en provenance de Chine.

De toute façon, les importateurs avaient d’eux même suivi l’exemple européens. Même réflexe au Canada. Où des stocks de miel chinois déjà écoulés ont été rappellés pour inspection. Tout ceci pourrait faire le miel des petits producteurs locaux, qui seront bientôt en mesure d’écouler leurs production beaucoup plus cher. Mais l’habitude chinoise , de recourir au produit chimique à tout bout de champs n’est pas la seule ombre à planer sur les ruches.

En France, par exemple, les apiculteurs du Gers, de Haute Garonne ou du Morbihan, ont vécu un printemps de cauchemar : on a parlé d’un mal mystérieux décimant les abeilles. C’est à priori, une fois de plus, la chimie qui est en cause : ses exès ou son manque de maitrise par les producteurs de colza, tournesol, blé et autre céréales… Depuis longtemps, on incrimine Le Gaucho, un pesticide de Bayer, qui rend les abeilles folles et les empêches de retourner à la ruche. L’accusé se défend. Il apparaît que la combinaison d’autres pesticides, herbicides, insecticides feraient autant de dégats, selon la période de leur utilisation. Il y a aussi une espèce de parasite et une bonne quinzaine de virus qui s’acharnent contre les butineuses. Il n’empêche, les dommages sont bien plus important à proximité des champs qu’en pleine montagne. La bataille qui oppose les apiculteurs à l’agro industrie ne fait que commencer. Les abeilles droguées, ce n’est pas seulement le miel qui va manquer, c’est la reproduction des plantes à fleurs qui est menacée. Mais ça fait dix ans qu’on en parle.

Le café déprimé

On reste dans l’impasse sur le marché du café , ce sont les records de production en l’abscence de mécanisme de régulation qui entrainent la baisse des cours. La tonne de robusta, livraison septembre entamait la semaine à 513 dollars , en baisse de 7 dollars. Et rien pour endiguer la déprime des prix du café, les traders guettent d’éventuelles coups de froid qui n’arrivent pas, en Amérique latine, les cerises de café brésiliennes s’apprêtent à inonder le marché : la récolte 2002, 2003, dépassera de 40% celle de l’année précédente. Il faudrait une révolution chez le consommateur pour absorber tout ça.

De l’aide bien dirigée…

Enfin en très bref, cette information venue du Caire : où le gouvernement américain a mis en place un programme pour aider l’Egypte après le ralentissement économique imputé aux attentats du 11 septembre : une enveloppe de 200 millions de dollars est allouée au secteur privé égyptien pour importer des matières premières en provenance des Etats-Unis. C’est une rallonge de 50 % par rapport au programme initial qui prévoit également l’aquisition d’équipements de haute technologie américaine.

par Sophie  Malibeaux

[18/06/2002]

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