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Chronique des matières premières

Le charbon, pour deux siècles encore !

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Dans son dernier numéro, The Economist, le célèbre hebdomadaire britannique, consacre sa Une et son éditorial à un vibrant plaidoyer contre l’utilisation du charbon. Car le charbon, qui produit encore près du quart de l’énergie de la planète est terriblement polluant, terriblement nocif pour l’environnement comme pour la santé humaine. Pourtant, depuis trente ans l’utilisation du charbon est restée stable alors que le pétrole perdait beaucoup de terrain. Aux Etats-Unis, où le charbon fournit le gros de l’électricité, le gouvernement relève l’équipe de The Economist, vient même d’annoncer des mesures de soutien pour les centrales à charbon les plus vétustes.

A Paris, l’Agence internationale de l’énergie calcule qu’au cours de l’année 2001, la consommation mondiale de charbon a progressé d’environ quatre pour cent. C’était la seconde année consécutive de récupération après une phase de déclin provoquée au cours des années 90 par l’effondrement économique des pays de l’ex-Union soviétique. L’évolution n’est pas uniforme. L’Europe réduit ses besoins et a plus recours au gaz. La Chine a beau avoir lancé un projet de gazoduc très important la semaine dernière, elle a beau avoir éliminé quatre-vingt dix mille petites mines peu rentables et dangereuses depuis cinq ans, elle ne peut pas se passer du charbon. C’est d’ailleurs en Asie que s’opère surtout l’essor. La Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, le Japon y ont de plus en plus recours. Le Sri Lanka s’apprête à consacrer un milliard de dollars à la construction d’une nouvelle centrale thermique au charbon. Au rythme actuel de consommation, les réserves de charbon pourraient durer deux siècles. Le temps pour The Economist de consacrer quelques Unes supplémentaires au problème.

Stabilité pétrolière

Sur le marché du pétrole, c’est plutôt la stabilité en ce moment puisqu’on reste dans la fourchette vingt-quatre/vingt-six dollars. L’Institut américain du pétrole et le département de l’énergie viennent de publier des chiffres en baisse pour les stocks de pétrole et d’essence aux Etats-Unis. Mercredi à Londres, sur la base de cette estimation, le baril de brent, le pétrole de référence de la mer du nord, valait plus de vingt-cinq dollars, reprenant un peu du terrain qu’il avait perdu en début de semaine. Lundi et mardi, les fonds d’investissement se sont en effet délestés de leurs positions spéculatives. Les stocks de pétroles sont importants et la production actuelle devrait amplement suffire à répondre à la demande mondiale. Le département américain de l’énergie recommande à l’OPEP d’augmenter sa production d’un demi-million de barils au quatrième trimestre 2002. Ce qui est assez peu et reflète la confiance du côté des consommateurs.

Et puis en bref, notez que selon le Comité international du coton à Washington, la situation est la pire qu’ait connue ce secteur depuis l’invention des métiers à tisser il y a deux siècles. En valeur absolue, les prix du coton sont les plus faibles de toute leur histoire. Les politiques gouvernementales leur ont fait perdre soixante dix pour cent de leur valeur. Cela a amputé les revenus des pays producteurs de quatorze milliards de dollars cette année, de trente-cinq milliards de dollars sur les quatre dernières années.

par Jean-Pierre  Boris

[11/07/2002]

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