Sous la forêt du Congo, le pétrole
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Trois jours à plancher sur le destin des forêts du bassin du Congo, voilà le programme qui attend les délégués africains, européens et américains qui se retrouvent jusqu’à mercredi à Paris. C’est la suite de la conférence de Johannesburg sur le développement durable de septembre dernier. A cette occasion, surprenant beaucoup de monde, la diplomatie américaine avait pris l’initiative de lancer un Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo. Les forêts du Congo, c’est cent cinquante millions d’hectares et cinq pays. Les deux tiers de la superficie, cent millions d’hectares sont attribués à des entreprises forestières venues du monde entier pour exploiter les bois tropicaux.
Cependant, la gestion très opaque de cette matière première par les gouvernements locaux et par les entreprises forestières a poussé les organismes internationaux, les gouvernements étrangers et les ONG à se mêler du dossier. A l’occasion de la réunion, les industriels jureront la main sur le cœur qu’ils sont partisans de plus de transparence. Ils annonceront être prêts à ouvrir grand leurs livres de compte pour permettre un audit intégral de ces filières. Ce serait une première. Ils diront aussi tout le mal qu’ils pensent des politiques libérales de la Banque Mondiale qui empêchent le recrutement de fonctionnaires par les gouvernements africains pour contrôler par exemple les exportations illégales.
Le gouvernement français mettra cinquante millions d’euros sur la table pour financer des projets environnementaux ou industriels. Les Etats-Unis donneront cinquante millions de dollars. Mais pourquoi les Etats-Unis qui ont eu l’idée de ce partenariat s’intéressent-ils de si prêt au bassin forestier du Congo ? A cette question la réponse des spécialistes est unanime. C’est une manière de plus pour la puissante Amérique de s’implanter dans une importante région pétrolière. Sous la forêt, le pétrole.
Le robusta au plus haut depuis trente mois
La tonne de robusta était légèrement en retrait hier par rapport aux niveaux de la semaine dernière. Pour une livraison mars, à Londres, on en était à huit cent cinquante dollars. Vendredi, le robusta avait atteint son plus haut niveau depuis trente mois à huit cent soixante treize dollars. Cette hausse est difficile à expliquer. Il semble que les Vietnamiens qui sont en fin de récolte se fassent tirer l’oreille pour vendre. Ils attendent que les cours montent. En bon français, c’est de la spéculation. En plus, le niveau de leur récolte est incertain. On parle de neuf millions de sacs, deux millions de moins que l’an dernier. Ce qui serait une baisse très importante. «Globalement, le marché du robusta est équilibré» disent les spécialistes de Bouvery International.
Et puis en bref, notez que la production mondiale d’acier aura battu tous les records en 2002. Selon les premières estimations de l’Institut International de l’Acier à Bruxelles, neuf cent millions de tonnes d’acier ont été produites. Hausse aux Etats-Unis mais surtout en Chine, plus vingt pour cent.
par Jean-Pierre
Boris
[21/01/2003]