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Chronique des matières premières

Le charbon flambe

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Après 19 jours de grève et une prime totale de six millions de dollars les 2700 mineurs indonésiens de la mine de Kaltin Prima ont repris le travail hier. La nouvelle aura certainement provoqué un certain soulagement chez tous les grands consommateurs de charbon que sont les producteurs d’électricité. Car la mine de Kaltin Prima en Indonésie est la deuxième mine de charbon du pays et l’Indonésie en est un gros exportateur. Or, la situation sur le marché mondial du charbon vapeur, celui utilisé dans les centrales thermiques, est en ce moment très tendue. Les raisons de cette tension sont innombrables. Il y a d’abord une demande de plus en plus forte. En Europe, où des pays comme l’Allemagne dépendent à 50% du charbon pour produire leur électricité, en raison de la canicule, les importations ont beaucoup progressé pendant l’été. Au Japon, plusieurs centrales nucléaires sont à l’arrêt. Les centrales thermiques prennent le relai.

De l’autre côté, les fournisseurs ont beaucoup de mal à suivre la cadence. Les Australiens, principaux exportateurs mondiaux, ont des difficultés logistiques. Les délais de chargement des bateaux sont de plus en plus longs. En Afrique du sud, les chemins de fer ont de plus en plus de mal à transporter les cinq à six millions de tonnes exportées mensuellement vers le port de Richard’s Bay. La Chine, qui fournit une trentaine de millions de tonnes par an, a dû ralentir le rythme à la suite d’accidents meurtriers dans ses mines cet été. A cela, il faut ajouter la faible disponibilité des cargos, happés par l’intensité de l’activité sidérurgique en Asie. La saturation du transport maritime a provoqué une flambée du fret qui se répercute sur le prix du charbon. Résultat: à Rotterdam, une tonne de charbon vaut aujourd’hui 46 dollars, 30% de plus qu’au mois de juin dernier. Le plus haut niveau depuis une bonne dizaine d’années. Et la hausse n’est pas terminée. Car l’hiver approche.

l'or brille

Le métal jaune reste à des niveaux élevés, aux alentours des 375 dollars l’once. Le président de la compagnie américaine Newmont, premier producteur mondial d’or, a estimé que la hausse devait se poursuivre. Il y voit une raison essentielle: la baisse de la production. La tendance n’est d’ailleurs pas prête de s’inverser. Il y a peu d’investissements pour l’exploration en ce moment. Autre facteur, plus conjoncturel selon le président de Newmont: la faiblesse du dollar. Le patron de Newmont a fait ces déclarations à Arequipa au Pérou. Le Pérou est le septième exportateur d’or au monde.

Et puis en bref, cette rareté: une bourse des matières premières vient d’être créée dans l’Etat indien du Jammu et Cachemir où il n’y a pourtant qu’un peu de riz, de blé et de fruits. Cette bourse sera reliée via Internet à celle bien plus importante d’Ahmedabad dans le Gujarat. Le Jammu et Cachemir est le seul état indien à majorité musulmane. Il est le théâtre depuis 1989 d’une insurrection séparatiste qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.

par Jean-Pierre  Boris

[18/09/2003]

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