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Chronique des matières premières

Le pétrole, l'OPEP et les autres....

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Les dindons de la farce, voilà ce que craignent d’être les pays de l’OPEP. La semaine dernière, ils ont décidé d’amputer leur production de 900 000 barils jour. Certes depuis, les prix ont regagné du terrain et de belle manière. Mais les prix du pétrole étant par nature très volatiles, et la production irakienne progressant régulièrement, l’OPEP envisage déjà une nouvelle baisse de ses exportations. Cette décision serait annoncée lors de la prochaine réunion du cartel à Vienne début décembre. Mais les dirigeants de l’OPEP mettent une condition : que les pays producteurs de pétrole n’appartenant pas au cartel se mettent aussi à la diète.

Les Saoudiens, les Iraniens, les Algériens, les Vénézuéliens et les autres trouvent en effet un peu saumâtre d’avoir à se serrer la ceinture pour le plus grand bénéfice des Russes, des Norvégiens ou des Mexicains. Ceux-ci sont gagnants sur tous les tableaux. Non seulement ils bénéficient des prix élevés. Mais en plus, ils profitent des parts de marché abandonnées par l’OPEP, ce qui leur permet d’augmenter régulièrement leur production. Aujourd’hui, l’OPEP ne contrôle plus que 31,4% du marché mondial du pétrole. Le plus bas niveau depuis quinze ans. On comprend donc qu’elle demande un geste à ses concurrents.

Mais ceux-ci se font tirer l’oreille. Vladimir Poutine a certes déclaré que son gouvernement contrôlant les oléoducs, les chemins de fer et les ports, il lui serait facile de réduire les exportations des grandes compagnies privées russes. Mais il ne le ferait que si les prix devenaient inéquitables. Une notion de prix très floue qui n’engage pas à grand chose. De leur côté, les Norvégiens troisième exportateurs mondiaux ont catégoriquement refusé à moins que le prix du baril descende sous les 20 dollars. Et les Mexicains sont sur la même ligne. Les pays de l’OPEP ne sont pas au bout de leurs difficultés .

Le coton va un peu mieux

Le marché du coton est à la hausse. A New York, pour une livraison au mois de décembre, les cours dépassent les 67 cents la livre. Les spécialistes de Mambo Commodities à Paris s’attendent à une correction à la baisse. La récolte américain pourrait être meilleure que prévue. Cependant, selon le Comité International Consultatif du Coton, à Washington, le niveau de prix moyen sur la saison devrait être supérieur à celui de l’an passé. L’indice Cotlook A de Liverpool, référence du marché, devrait passer de 56 à 64 cents. Mais la hausse des prix devrait pénaliser la demande mondiale de coton. Car
avec une hausse de 30% ces derniers mois, le coton subit la concurrence du polyester qui n’a augmenté que de 10%.

Et puis en bref, en Cote d’Ivoir, les exportateurs de cacao refusent de payer le prix minimum fixé par la Bourse du Café et du Cacao. Ils estiment que ce prix, 385 francs CFA le kilo à verser aux paysans, est trop élevé vu le niveau des cours sur le marché mondial. A Londres, depuis deux jours, les cours du cacao ont brutalement chuté. La tonne ne vaut plus que 950 livres sterling soit 1350 euros.

par Jean-Pierre  Boris

[03/10/2003]

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