Du maïs OGM bientôt importé en Europe
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Soixante pour cent de maïs français en moins, une récolte de blé, de betteraves, en chute libre. En Europe, l’année agricole restera dans les annales. «C’est une année originale» dit un observateur avec un sens certain de la litote. C’est particulièrement le cas pour le maïs. Les épis jaunes sont un des composants principaux de l’alimentation animale. On en produit moins, le bétail devrait donc en consommer moins. Cela avait été le cas en 1991, date de la dernière mauvaise récolte de maïs. En France, la consommation avait alors reculé de 30%. L’industrie de l’alimentation animale s’était alors adapté aux circonstances. Elle avait eu recours aux farines de viande, interdites depuis l’épidémie de la vache folle. L’industrie avait aussi eu recours à des importations de manioc, de patates douces, de noix de coco venus d’Indonésie ou des Philippines.
Les Brésiliens avaient fourni de la pulpe d’agrumes, les Africains, du palmiste, un dérivé du palme. Cette année, ce sera impossible. Les normes européennes de traçabilité ont éliminé ces produits alternatifs. Les fournisseurs ont trouvé d’autres débouchés. Un simple claquement de doigts des Européens ne suffira pas à les faire accourir ventre à terre pour livrer la marchandise. Les importateurs des Quinze vont donc devoir importer du maïs dans des quantités inhabituelles. Selon l’observateur averti qui nous parle, au lieu de deux millions de tonnes traditionnelles, il en faudra cinq ou six. Il faudra donc acheter aux Américains ou aux Brésiliens. Dont le gros de la production est une production génétiquement modifiée. 2003, une année originale vous disait-on.
Le cuivre : incandescent
Sur le London Metal Exchange, la tonne de cuivre livraison à trois mois vaut 1 860 dollars. C’est son plus haut niveau depuis trois ans. Les traders et les courtiers s’attendent à le voir franchir sous peu le cap des 1900 dollars. Les fonds d’investissement achètent du cuivre pour chercher à se protéger de la chute du dollar. Ils tablent aussi sur une reprise des achats de l’industrie aux Etats-Unis. La Chine reste malgré tout le principal moteur de la demande de métal rouge. Elle draine aussi une bonne partie du cuivre recyclé dont les fonderies européennes ont besoin. Ce qui les oblige à acheter le métal tout droit sortie des mines au prix fort. Les premiers producteurs mondiaux, les Chiliens de Codelco, viennent d’augmenter la prime qu’ils imposent à leurs clients en plus du prix mondial.
Et puis en bref, ces estimations de la maison londonienne EDFMan, acteur important du marché du cacao. La récolte 2003 2004 pourrait être légèrement supérieure à la précédente. Un gros point d’interrogation cependant avec la Côte d’Ivoire. La récolte du numéro un mondial est de plus en plus difficile à prévoir. Certaines zones de culture sont hors d’atteinte pour des raisons de sécurité. Malgré tout, EDF Man estime que la récolte ivoirienne devrait être sensiblement identique à celle de l’an dernier : 1,300 000 tonnes.
par Jean-Pierre
Boris
[09/10/2003]