Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Chronique des matières premières

Le Tchad exportateur de pétrole

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Le pétrole tchadien fait donc irruption sur le marché mondial avec à terme 225 000 barils jours. Pour le Tchad, c’est une révolution. Pour le marché du pétrole, une goutte d’eau dans l’océan. Pourtant, que des compagnies pétrolières, américaines pour l’essentiel, se soient donné la peine d’aller chercher du pétrole dans un pays enclavé au cœur du continent africain dit assez quelle importance les Etats-Unis, le pouvoir politique comme les entreprises pétrolières, accordent aujourd’hui au continent africain. Soucieux de réduire sa dépendance de fournisseurs proche orientaux jugés potentiellement instables, Washington considère désormais le pétrole africain comme stratégique et d’intérêt national.

Quinze pour cent des importations américaines de pétrole viennent aujourd’hui d’Afrique, en particulier du Golfe de Guinée. Avec deux millions de barils par jour, le Nigeria est le principal exportateur de la région, le cinquième fournisseur pour les Etats-Unis. Cela explique que les cours du pétrole bondissent sur le marché américain dès qu’une menace de grève surgit dans le delta du Niger et menace les livraisons. Mais le Nigeria n’est pas seul. Il y a aussi l’Angola qui exporte près de la moitié de sa production vers les Etats-Unis. Les Américains sont aussi très présents en Guinée Equatoriale, petit pays devenu un émirat pétrolier avec toutes les dérives, corruption, inégalités sociales criantes qu’on observe dans la région. La puissante Amérique ne néglige rien. Car son objectif est de porter à 25% la part du pétrole africain dans ses importations d’ici à 2015. Le pétrole tchadien n’aura pas de problèmes de débouchés.

Stagnation sur le marché du sucre

A New York, la livre de sucre livraison janvier vaut moins de six cents. Selon le dernier rapport de l’Organisation Internationale du Sucre, les cours ne risquent guère de se redresser. Sur la saison 2003/2004, la production dépassera la consommation d’un million et demi de tonnes. Cet excédent viendra gonfler les stocks mondiaux. Ils devraient atteindre 70 millions de tonnes à la fin de la saison 2004. Soixante-dix millions de tonnes, c’est six mois de consommation mondiale. Cette envolée des stocks s’explique fondamentalement par l’importance de la production brésilienne. Déjouant toutes les anticipations, la récolte brésilienne de canne à sucre va battre des records. Et les disponibilités brésiliennes à l’exportation vont encore augmenter. Presque 13 millions et demi de tonnes, soit le tiers de la demande mondiale.

Et puis en bref, on repart en Afrique. Les exportations sénégalaises de mangues sont en train d’exploser. 2 500 tonnes prévues cette année, huit fois plus qu’en 1998. A moyen terme, prévoient les spécialistes de Fruitrop, une revue du Cirad, les exportations pourraient atteindre les 5 000 tonnes. Le climat permet la production six mois par an. Principal avantage compétitif: la faible durée de transport vers l’Europe.

par Jean-Pierre  Boris

[10/10/2003]

Chronique des matières premières : les précédent(e)s








Les derniers éditos et chroniques (texte)

Chronique des matières premières


Chronique des médias


Chronique ACP


Chronique armée-défense