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Chronique des matières premières

L'Ethiopie, premier producteur de café africain

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
En Ethiopie, les producteurs de café ont de quoi être pliés en deux de rire. A la mi-novembre, les experts de la Banque Mondiale leur avait asséné une volée de bois vert. Incompétence généralisée, secteur mal organisé, mauvaise qualité du café produit, voilà quelques unes des amabilités qui leur avaient été adressées. A écouter cette description, on comprendrait que la production éthiopienne de café soit en train de s’écrouler, que plus personne n’en veuille. Malheureusement pour les sbires de la Banque Mondiale, rien de tel. Bien au contraire. La production éthiopienne de café, le meilleur arabica au monde, selon un importateur européen, s’est même envolée lors de la dernière récolte. Elle a progressé de plus de 17% et atteint les 260.000 tonnes. L’organisme qui publie ces chiffres est tout ce qu’il y a de sérieux. C’est l’Organisation Internationale du Café, à Londres. De plus, l’Ethiopie est devenue le premier producteur de café sur le continent africain, à la place de la Côte d’Ivoire dont la production a beaucoup baissé en raison des conditions politiques dans l’ouest du pays.

Le café en Ethiopie, c’est fondamental. Non seulement, selon la légende, c’est là qu’on a découvert les propriétés de cette plante. Mais en plus, c’est le principal produit à l’exportation. 60% des recettes en devises étrangères dépendent du café. C’est dire que la faiblesse des cours depuis cinq ans a gravement affecté l’économie éthiopienne. De nombreux paysans abandonnent les plantations à demi-sauvage pour vendre du chat, la drogue locale. Mais ce mouvement est compensé par l’effort de certaines grandes plantations. Les experts de la Banque Mondiale devraient revoir leur copie.

Hausse du café

A Londres, la tonne de robusta valait hier 816 dollars pour une livraison au mois de mai, 804 pour une livraison en mars. C’est trente dollars de plus qu’au début du mois. Le marché du café semble se redresser un peu. C’est d’ailleurs l’avis de l’Organisation Internationale du Café. Sous la plume de son secrétaire général, Nestor Osorio, l’OIC estime dans un rapport publié hier à Londres que la hausse enregistrée depuis décembre pourrait mettre un point final à la crise qui frappe le marché mondial depuis cinq ans. Au Brésil, la récolte 2003 2004, qui se termine en mars, devrait plafonner à 28 millions de sacs. C’est 40% de moins que la précédente. Grâce à cela, la production mondiale, 102 millions de sacs, sera inférieure à la consommation, 111 millions de sacs, pour la première fois depuis six ans.

Et puis en bref, le déficit sur le marché du cuivre est en train de se creuser. La plus grande mine au monde, celle de Grasberg, en Indonésie devrait produire 181 000 tonnes de minerai de moins que prévu. Les opérations avaient dû être stoppées partiellement début octobre après un glissement de terrain qui avait tué quatre mineurs. Les opérations ont repris mais les plans d’exploitation de la mine ont pris beaucoup de retard.

par Jean-Pierre  Boris

[23/01/2004]

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