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Chronique des matières premières

Le soja au rythme de l'épidémie de grippe aviaire

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Les temps sont incertains pour les grands producteurs de soja. Aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine, les trois principaux producteurs mondiaux, tout le monde a les yeux tournés vers les pays asiatiques. Les poulets qu’on abat par millions en ce moment dans les campagnes de ces pays sont en effet de gros consommateurs de tourteau de soja, ce qui reste du soja quand on l’a trituré, une fois que l’huile en a été extraite. Et qui dit moins de poulets, dit moins de tourteau de soja. D’ores et déjà, les importateurs chinois ont ajourné des commandes. «Certains de nos clients ont annoncé qu’ils n’achèteraient rien avant plusieurs mois», affirme à Pékin l’un des responsables locaux de la multinationale Louis-Dreyfus. Ce genre de commentaires devrait être ravageur sur le marché mondial du soja. Les prix ont nettement baissé depuis la semaine dernière. Mais de là à parier sur un effondrement total des cours, il y a un pas que personne ne franchit. D’abord parce que ce les poulets qui ne sont pas élevés en Asie pourraient l’être en Europe ou en Amérique. Ce qui relancerait la demande de soja. Ensuite parce que si le prix du tourteau de soja baisse, le prix de l’huile pourrait monter. L’explication est la suivante. Si la demande de tourteau baisse, il y aura moins de soja trituré dans les usines américaines ou chinoises. Il y aura donc moins d’huile produite pour une demande indifférente à ce qui passe dans les poulaillers asiatiques. Les producteurs gagneraient d’un côté ce qu’ils perdraient de l’autre. Enfin, grippe aviaire ou pas, il y a une dernière raison qui rend les spécialistes assez réservés quant à un effondrement du cours des oléagineux. C’est qu’aux Etats-Unis, la production est insuffisante pour couvrir les besoins. Il faudra donc importer du soja du Brésil ou d’Argentine. Ce qui dans l’histoire de l’agriculture américaine est une première.

Le coton en baisse

Les cours du coton ont baissé à 67 cents la livre sur la bourse de New York au plus bas depuis deux mois. Les traders américains craignent en effet que la baisse des prix du soja n’incite les cultivateurs américains à se détourner des oléagineux et à favoriser la production de coton. Ces craintes coïncident avec une grosse récolte mondiale en perspective pour 2004-2005. Selon le Comité international consultatif du coton, à Washington, les superficies consacrées au coton par les producteurs de l’hémisphère nord sont les plus importantes depuis 1995. La production mondiale devrait progresser de 9%. En même temps, la consommation devrait se stabiliser et les prix mondiaux chuter. Le prix moyen du coton passerait de 71 cents cette année à 59 cents l’an prochain.

Et puis en bref, à Accra, les autorités ont estimé que la contrebande de cacao ivoirien ne devraient pas avoir d’impact sur le niveau des exportations du Ghana. Celles-ci devraient atteindre le demi million de tonnes, le plus haut niveau depuis 40 ans, confortant le rang de ce pays comme second exportateur mondial.

par Jean-Pierre  Boris

[04/02/2004]

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