Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Chronique des matières premières

Guerre des nerfs sur le marché du pétrole

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
«Vous pouvez compter sur nous. Il n’y aura pas de pénurie», voilà ce que déclarait hier le ministre saoudien du Pétrole. L’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, est en effet aux aguets. Si on parle en dollars, la monnaie dominante dans le commerce international, le baril de pétrole se maintient à un niveau très élevé. Largement au dessus des trente dollars à Londres comme à New York. Ponctuellement, cela s’explique par des déclarations menaçantes du président vénézuélien Chavez. De nouveau aux prises avec son opposition, celui-ci a menacé les Etats-Unis de couper leur approvisionnement s’ils se mêlaient d’un peu trop près de la situation à Caracas. Or, le Venezuela est l’un des principaux fournisseurs de pétrole du marché américain. Quelques autres facteurs interviennent: l’hiver est assez froid, la demande est forte, les raffineurs ont des marges très élevées et ils achètent et transforment à tout va. Les stocks de brut sont très faibles.

Mais dans le même temps, les pays de l’Opep sont engagés dans un mouvement de baisse de leur production. Annoncée à Alger le 10 février dernier, celle-ci est censée prendre effet cette semaine. Pour compenser la baisse du dollar qui réduit leurs rentrées en devises nationales, les pays producteurs ont intérêt à maintenir un approvisionnement plutôt tendu. Ils y ont d’autant plus intérêt qu’en principe, tous les ans au deuxième trimestre, avec le printemps, la demande américaine et européenne est susceptible de fortement baisser. Si la demande baisse mais pas la production, les prix risquent de s’effondrer. Les pays de l’Opep, Arabie Saoudite en tête, tentent d’éviter ce scénario catastrophe. En promettant d’approvisionner suffisamment le marché au moment où leur production est supposée baisser, ces pays jouent la montre. Ils gagnent du temps jusqu’à l’arrivée des beaux jours. Une guerre des nerfs en quelque sorte.

Après le cuivre, le plomb...

Le plomb est à son plus haut niveau depuis sept ans. Hier, pour une livraison à trois mois, sur le marché de Londres, la tonne de plomb valait 922 dollars. C’est une hausse de près de 30% en quelques semaines, ce qui est assez rare. En un an, les stocks mondiaux de plomb ont diminué de moitié. Il n’y a plus que 80 000 tonnes dans les entrepôts. Or la demande est très forte. Le marché des batteries automobiles repart de manière très vigoureuse aux Etats-Unis. Mais la production n’est pas à la hauteur. Coup sur coup, deux fonderies de plomb ont fermé leurs portes. L’une dans l’Etat américain du Missouri, définitivement. L’autre plus temporairement au Canada, après un accident survenu il y a un mois. Le travail pourrait y reprendre début avril.

Et puis en bref, toujours aux Etats-Unis, la production de minerai de fer a repris du poil de la bête dans le Minnesota. 385 mineurs et ouvriers ont retrouvé un emploi grâce à la demande chinoise. Un total de 650 000 tonnes de minerai de fer américain doivent être livrées à des sidérurgistes chinois.

par Jean-Pierre  Boris

[02/03/2004]

Chronique des matières premières : les précédent(e)s








Les derniers éditos et chroniques (texte)

Chronique des matières premières


Chronique des médias


Chronique ACP


Chronique armée-défense