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Chronique des matières premières

Tensions sur le marché du charbon

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
C’est presque la panique sur le marché des matières premières industrielles. Ce qui se passe sur le marché du charbon en est un petit exemple. Il y a quatre ans, la Chine avait fait irruption sur ce marché. Avec plus d’un milliard de tonnes, sa production dépassait ses besoins et elle déversait le trop plein à l’exportation. Cela avait fait chuter les cours du charbon. Les grands exportateurs traditionnels, les Australiens, les Colombiens, les Sud-Africains serraient les dents parce qu’ils pensaient que cela allait durer. Quatre ans plus tard, le panorama est inversé. La machine industrielle chinoise est lancée à plein régime et la Chine réduit ses exportations de charbon. En janvier dernier, elle n’a exporté que cinq millions de tonnes de charbon-vapeur, 25% de moins qu’en janvier 2003. L’onde de choc se fait sentir partout. A Rotterdam, la tonne de charbon valait une petite trentaine de dollars au mois de juin dernier. Elle en vaut plus du double maintenant. A la hausse du prix du charbon, s’est ajoutée celle du fret maritime. Il est si cher, le marché asiatique concentre une telle demande que l’Europe doit renoncer en ce moment aux 27 millions de tonnes qu’elle importe d’habitude d’Indonésie, d’Australie ou de Chine. Les quantités convoyées sont minimes. Force est de se rabattre sur les autres fournisseurs, colombiens par exemple. Sur le marché du charbon à coke, celui qu’utilisent les sidérurgistes, la situation est encore plus tendue. Les aciéristes craignent tout simplement de voir disparaître les 15 millions de tonnes de coke exportés l’an dernier par la Chine. On s’arrache les livraisons chinoises. En trois mois, le prix de ce charbon chinois là a doublé, de 200 à 400 dollars la tonne. C’est la panique.

Le soja au plus haut

Le prix des oléagineux reste très ferme. A Chicago, mardi, on était au plus haut niveau depuis quinze ans et demi. La récolte américaine de soja n’a pas été bonne. Les industriels américains se font même peu à peu à l’idée qu’ils devront importer, sauf à devoir réduire massivement leur consommation. Mais, au Brésil et en Argentine, où les récoltes viennent de commencer, la production ne devrait pas être à la hauteur des attentes. Au Brésil, de gros problèmes logistiques retardent le chargement des cargos. La fermeté des cours est aussi confortée par ce qui se passe en Asie. Au mois de janvier, la Chine a importé près de quatre millions de tonnes de soja, 88% de plus qu’au mois de janvier 2003. Par ailleurs, toujours en Asie, l’épidémie de grippe aviaire semble pour l’essentiel enrayée. Les traders estiment que cela devrait relancer les achats asiatiques de soja pour nourrir les poulets.

Et puis en bref, selon l’Organisation Internationale du Café, la production sur la saison 2003-2004 devrait être inférieure de 15% à la précédente récolte. C’est surtout la production d’arabica qui recule, moins 22%. Celle de robusta est quasiment stable. Total: 101 millions de sacs au lieu de 120 l’an dernier.

par Jean-Pierre  Boris

[18/03/2004]

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