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Chronique des matières premières

La politique pétrolière de Bush contestée

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
George Bush et sa politique de sécurité énergétique jouent-ils un rôle dans l’actuelle envolée des cours du pétrole ? Pour de nombreux Congressistes américains, surtout démocrates, pour certains raffineurs, pour les dirigeants des compagnies aériennes américaines, c’est oui. Depuis le terrible choc des attentats terroristes du 11 septembre 2001, le président américain a en effet ordonné de remplir au maximum les réserves pétrolières stratégiques, au cas où... Depuis leur création, après les choc pétrolier des années 70, ces réserves sont situées dans des cavernes salines, le long des côtes du golfe du Mexique. Ces cavernes peuvent contenir jusqu’à 700 millions de barils de pétrole, l’équivalent de deux mois d’importation.

Pour l’instant, il y en a environ 650 millions. Le gouvernement américain continue donc à prélever 150 000 barils de pétrole par jour sur le marché pétrolier. Alors que les Etats-Unis consomment quotidiennement 20 millions de barils, ce prélèvement peut paraître minime, absolument indolore et sans impact sur les cours du brut. C’est l’argument que défend, jour après jour, le secrétaire américain à l’Energie Spencer Abraham et que le président Bush a confirmé hier. Les adversaires de cette politique estiment, eux, que c’est faire peu de cas de ce qu’on appelle la «psychologie» des marchés. En d’autres termes, renoncer à cette ponction sur le marché pétrolier, ce serait indiquer aux opérateurs et aussi aux spéculateurs, que les Etats-Unis sont décidés à se donner des moyens d’action face à l’OPEP, une OPEP qui doit décider mardi prochain à Vienne si elle réduit encore sa production d’un million de barils par jour.

Le blé flambe

Après quelques semaines d’accalmie, le marché du blé se réveille. «On a été surpris» note un trader «On attend une récolte mondiale plutôt meilleure que celle de l’an dernier». Mais les événements géopolitiques sont venus perturber le simple jeu de l’offre et de la demande. Les attentats de Madrid puis l’élimination du Cheikh Yassine par l’armée israélienne ont créé un mouvement de repli sur les marchés boursiers traditionnels. Les fonds d’investissement se sont rabattus sur les matières premières. A Chicago, les contrats à terme sur le soja avaient déjà énormément monté au cours des derniers mois. Ceux sur le blé avaient été délaissés. Cela a donc été la ruée. A Chicago, la tonne de blé évolue selon les qualités entre 170 et 185 dollars pour une livraison à trois mois. A Rouen, le principal port céréalier européen, on est à 195 dollars soit 160 euros.

Et puis en bref, selon le ministère américain de l’Agriculture, pour la saison 2003-2004, la Thaïlande devrait exporter huit millions de tonnes de riz, grâce aux faibles disponibilités chez les autres grands exportateurs. Pour 2004-2005, les experts américains prévoient une légère baisse des exportations thaïlandaises, les autres producteurs revenant sur le marché mondial.

par Jean-Pierre  Boris

[25/03/2004]

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