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Sri Lanka

Division au sein de la rébellion

Il règne une vive inquiétude dans le pays. Les dirigeants de la rébellion tamoule viennent de destituer un de leurs principaux commandants, qu'ils accusent d'être un «traître». C'est la toute première fois dans l'histoire du mouvement que des dissensions éclatent ainsi au grand jour, ce qui fragilise encore un peu plus le processus de paix.
Jusqu'à ce jour, il n'y avait jamais eu de crise au sein de la rébellion tamoule. Et pour cause : dès qu'une voix dissidente essayait de se faire entendre, elle était impitoyablement supprimée, sur ordre de celui qu'on appelle le Tigre Suprême, Vellupilaï Prabhakaran, qui créa le mouvement en 1972.

On estime que plusieurs centaines d'opposants ont ainsi été éliminés. D'où la stupeur qui a frappé la communauté tamoule samedi lorsque la direction des Tigres, qui est basée dans le nord, a annoncé l'expulsion de Karuna, le commandant de la zone est, accusé de trahison. Karuna a la réputation d'être un «dur». Il était à la tête d'une force de 6 000 combattants dans la région de Batticaloa, à 300 km à l'est de la capitale Colombo.

La discrimination à l’origine de la crise

Par précaution, les organisations non gouvernementales ont décidé de suspendre leurs activités humanitaires dans cette zone car des responsables de l'armée nationale sri lankaise n'écartent pas l'hypothèse de combats entre les partisans de Karuna et ceux du Tigre Suprême. Le dissident a-t-il des partisans prêts à prendre les armes contre leurs frères des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) ?

La direction du mouvement affirme que non. Mais elle ne peut plus dissimuler le fait que la nomination de nordistes à des postes de haute responsabilité était de plus en plus contestée par les Tamouls de l'est. Et c’est cette discrimination qui semble bien être à l'origine de la crise.



par Sophie  Marsaudon

Article publié le 06/03/2004