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Chronique des matières premières

Les diamants de la guerre : les joailliers sur la sellette

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
Les grands diamantaires ne font pas tout ce qu’ils peuvent pour lutter contre les diamants issus des zones de guerre civile. Après avoir testé aux Etats-Unis ce qui se passait chez trente grands noms de la joaillerie, Van Cleef and Arpels ou Cartier entre autres, les militants de l’ONG Global Witness sont déçus. Dans la plupart des joailleries qu’ils ont visitées, les vendeurs n’étaient pas au courant des décisions arrêtées par soixante pays en vertu de ce qu’on appelle le «processus de Kimberley». Une série de mesures adoptées pour éviter que des diamants de la guerre ne se retrouvent dans le commerce et permettent aux factions en présence d’acheter des armes. A cette accusation, les professionnels répondent dans un premier stade que la source principale de ces diamants sales, c’était l’Angola. «Maintenant que la situation en Angola est réglée, nous dit-on chez les diamantaires d’Anvers, on estime à 1% au maximum le volume de pierres issues de ces zones, en particulier de la République Démocratique du Congo. C’est quatre fois moins qu’avant». On rétorquera qu’un pour cent d’un commerce qui génère au final comme l’an dernier 70 milliards de dollars, cela permet quand même d’acheter quelques kalachnikovs. Mais un autre interlocuteur, parisien, négociants en diamants, nous explique pourquoi selon lui, ce volume des diamants de la guerre est appelé à se tarir encore. «La compagnie De Beers qui contrôle encore 60% des ventes de diamants, nous affirme-t-il, est en train de réduire le nombre des intermédiaires auxquels elle vend ses cailloux. Il y en avait plus de deux cent. Ils ne sont plus que quelques dizaines». Cette politique commerciale de la compagnie sud-africaine jette de très nombreux négociants dans les difficultés financières. Pour reconquérir des parts de marché, l’un des arguments de vente de ces professionnels c’est la propreté de leur marchandise. «Ces gens, nous dit notre interlocuteur, se battent pour avoir des diamants gravés du petit logo Kimberley.» L’efficacité commerciale volant en quelque sorte au secours de la morale. Un bel attelage.

Pétrole: baisse de la production et…des prix

Assez curieusement, les prix du pétrole ont baissé de quelques cents après l’annonce par l’OPEP qu’elle maintenait la baisse d’un million de barils de sa production à partir d’aujourd’hui. La plupart des opérateurs n’ont pas été vraiment surpris par la décision. En plus l’OPEP dépasse systématiquement les niveaux de production qu’elle annonce. Hier, à Londres, le baril de brent, le pétrole de référence de la mer du Nord se maintenait aux alentours des 32 dollars.

Et puis en bref, la sécheresse qui menace la récolte indienne de thé. Dans le sud du pays, depuis plusieurs mois les tonnages récoltés sont en baisse drastique en raison du manque d’eau. Dans l’état du Tamil Nadu, par exemple sur les quatre derniers mois, 30 000 tonnes ont été récoltées contre 41 000 l’an dernier sur la même période.


par Jean-Pierre  Boris

[01/04/2004]

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