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Chronique des matières premières

Les bois tropicaux gabonais à la merci de la Chine

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)

Le moral n’est pas au beau fixe chez les exportateurs de bois du Gabon et en particulier d’okoumé dont ce pays africain est l’un des principaux fournisseurs mondiaux. Les exportations de ce bois tropical de couleur rose saumon sont en chute libre. En février, selon la Société nationale des bois du Gabon, la SNBG, les ventes étaient de 44 000 m3 contre 79 000 un an auparavant. Car les Chinois qui achètent plus de la moitié de l’okoumé gabonais ont massivement réduit leurs achats. Acheter au Gabon avait fini par leur revenir très cher. Deux raisons à cela: le prix du fret maritime s’est envolé en raison de la pénurie mondiale de navires. Les Gabonais en ont souffert comme tout le monde. «Nous n’avions plus de bateaux pour transporter notre bois» commente Serge Ruffin Onaka, le directeur général adjoint de la SNBG. Et puis deuxième raison, les Gabonais vendent en euros. La baisse du dollar rendait leur production très chère. Les acheteurs chinois ont donc cherché à faire baisser les prix. Et ils ont réduit énormément les commandes. «Fin 2003, dit un importateur européen, les Chinois ont laissé les grumes, les troncs d’okoumé s’entasser sur le port de Shanghaï». Une manière pour eux de signifier qu’ils étaient approvisionnés et que si les Gabonais voulaient continuer à vendre, ils devaient baisser leurs prix. Ce que la Société nationale des bois du Gabon a été contrainte de faire. «Cela va un peu mieux. On a des commandes» commente-t-on à la SNBG qui a le monopole des exportations. Mais les forestiers souffrent. «On a dû réduire nos activités» dit l’un d’entre eux. Principaux clients des producteurs gabonais d’okoumé, les importateurs chinois sont maintenant en mesure d’imposer leur volonté à leurs fournisseurs. Le Gabon en fait aujourd’hui l’amère expérience. Tôt ou tard, d’autres suivront dans le domaine du bois comme ailleurs.

Le diamant scintille

Le prix des diamants est en forte hausse. Les acheteurs se bousculent aux Etats-Unis, en Grande Bretagne, en Asie. «En un an la hausse est de 15%» juge un diamantaire anversois. Mais d’autres raisons expliquent ce mouvement. La compagnie De Beers réduit énormément le nombre des intermédiaires auxquels elle fournit des pierres brutes. Et elle les vend de plus en plus chères. «De Beers veut reporter les dépenses de marketing sur ses clients» explique un diamantaire. «Pour que ceux-ci aient les épaules assez solides pour ces énormes dépenses, il faut qu’ils soient très gros et donc peu nombreux». Dernière raison qui explique la hausse de prix des diamants, les pierres venues du Canada sont de plus en plus nombreuses. Et elles sont plus chères que les africaines par exemple.

Et puis en bref, les producteurs de cacao de l’ouest de la côte d’Ivoire tablent sur une excellente récolte intermédiaire, d’ici au mois de septembre. Ce qui coïncide avec les prévisions des industriels de la fève. Ceux-ci tablent sur une récolte intermédiaire de 300 000 tonnes.


par Jean-Pierre  Boris

[02/04/2004]

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