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Afrique du Sud

La province du Cap oriental

Paysage de la province du Cap oriental. 

		(Photo: South African Tourism)
Paysage de la province du Cap oriental.
(Photo: South African Tourism)
Le pays xhosa se trouve dans cette province qui a vu naître le plus célèbre des ressortissants de la nation arc-en-ciel, Nelson Mandela.
Nelson Mandela. 

		(Photo: AFP)
Nelson Mandela.
(Photo: AFP)

L’histoire et la géographie politique de la région ont été marquées par les affrontements sanglants entre les troupes anglaises et les guerriers xhosa, puis par l’arrivée massive de colons britanniques et allemands. L’instauration de l’apartheid entraîna ensuite le découpage précis du territoire et la formation de deux bantoustans : le Transkei et le Ciskei. Ces deux régions restent aujourd’hui très sous-développées, fournissant moins de 8% de la richesse nationale.

En 1918, Nelson Mandela naissait dans un petit village au bord de la rivière Mbashe. «En plus de la vie, d’une forte constitution, et d’un lien immuable avec la famille royale des Thembus, la seule chose que m’a donnée mon père à la naissance a été un nom, Rolihlahla. En xhosa, Rolihlahla signifie littéralement tirer la branche d’un arbre, mais dans la langue courante sa signification plus précise est celui qui crée des problèmes», raconte Mandela dans son autobiographie. Il reçut une solide formation à l’université de Fort Hare, comme d’ailleurs de nombreux autres intellectuels noirs qui furent à l’origine de la création de l’ANC. (A lire: Nelson Mandela, naissance d’un destin, Jean Guiloineau, éditions Autrement).

Le pays xhosa forme aujourd’hui la partie nord-est de la province de l’Eastern Cape (8 millions d’habitants). Bisho, ancienne capitale du bantoustan du Ciskei, a été choisie en 1994 comme capitale provinciale.

L’initiation chez les Xhosa

«Ils suivaient les sentiers à travers les denses forêts de mimosas et de conifères à bois jaune. S’ils croisaient cet arbre qu’on appelle un Sneezewood, ils en arrachaient des branches, qu’ils durcissaient ensuite au feu de manière à ce qu’elles forment des armes dures comme fer. Ils restaient à l’écoute des calaos et des ombrettes qui les avertissaient du danger. Ils suivaient le chant de l’oiseau de miel qui les conduisait jusqu’aux ruches, dont ils suçaient les alvéoles.»

Comme le raconte la journaliste sud-africaine Heidi Holland, auteur de The Struggle: A History of the African National Congress, les adolescents xhosa doivent, quatorze jours durant, quitter leur famille pour conquérir leur dignité d’homme. Pendant cet exil, le corps meurtri par la circoncision, ils portent un bâton d’initiation et doivent apprendre la danse Mayiwayiwane, ceints d’une jupe de feuillage, le visage couvert de poudre blanche. Quand les jeunes, devenus des hommes en âge de se marier, rentrent au village, on boit la bière traditionnelle et on sacrifie le bœuf. Lors d’un entretien exclusif avec Colombe Pringle, pour le magazine français Vogue, Nelson Mandela évoque ainsi son initiation, à l’âge de 16 ans : «Quand la lame tranchante coupe dans un va-et-vient le prépuce du jeune garçon, les hommes observent votre réaction. (…) Le fait que le courage soit attendu en réponse à l’insupportable vous donne de la force pour toute la vie.»


par Vincent  Garrigues

Article publié le 12/04/2004 Dernière mise à jour le 14/04/2004 à 09:37 TU


Cet article a été initialement publié dans le guide le Petit futé: Afrique du Sud

Réalisation multimédia : Marc Verney/RFI