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Afrique du Sud

La province de Mpumalanga

Une femme shangaan, originaire de la principale ethnie travaillant au parc Kruger. 

		(Photo: South African Tourism)
Une femme shangaan, originaire de la principale ethnie travaillant au parc Kruger.
(Photo: South African Tourism)
La province se targue d’abriter le plus célèbre des parcs animaliers du pays (le parc Kruger).

Les voyageurs attirés par les vastes étendues sauvages convergent vers le parc Kruger et les réserves privées de la région. A 4 ou 5 heures de voiture de Joburg, après les mornes plaines du highveld, le paysage se renouvelle étonnamment ; des rivières cristallines et poissonneuses de Dullstroom aux défilés majestueux de la rivière Elands, des bougainvillées de Nelspruit aux bananeraies de Hazyview, sans oublier Barberton en pays swazi et Komatipoort aux portes du Mozambique, la province de Mpumalanga offre l’aventure et le repos, l’Afrique et l’Europe et une gamme extraordinaire de découvertes. Le Mpumalanga (3,5 millions d’habitants - 89% de Noirs) couvre 6% du territoire sud-africain, soit la Belgique et les Pays-Bas réunis. Avec un PIB de près de 60 milliards de rands, l’économie de cette province, qui se targue de fournir les citrons à Coca Cola Company, dépasse celles de plusieurs pays africains dont la Côte-d’Ivoire, le Kenya ou le Zimbabwe !


En ces temps héroïques où l'on ne connaissait pas les réactions des bêtes sauvages aux véhicules à moteur, les touristes se munissaient de fusils, au cas où ! 

		(Photo: South African Tourism)
En ces temps héroïques où l'on ne connaissait pas les réactions des bêtes sauvages aux véhicules à moteur, les touristes se munissaient de fusils, au cas où !
(Photo: South African Tourism)


 

 

 

 

 

 

 



 

Le parc Kruger

Adossé à la frontière mozambicaine, dans la partie orientale du Mpumalanga, le parc Kruger est en quelque sorte un Etat dans l’Etat, le pays où les animaux sont rois. Au fil des années, les Sud-Africains en ont fait l’une des plus belles réserves du monde, facile d’accès, économiquement viable, très bien entretenue, très (trop?) bien organisée. De fait, les touristes préfèrent parfois les réserves privées voisines parce qu’elles offrent la garantie, en 24 heures, de voir des fauves de près. Il n’empêche que si l’on dispose de quelques jours et d’une voiture, “le Kruger” est irremplaçable pour les divers plaisirs qu’il offre : rouler à sa guise sur les routes et sur les pistes; s’arrêter près d’un point d’eau et pique-niquer; découvrir différents écosystèmes; savourer la simple ivresse provoquée par la vue d’un animal traversant devant votre capot et apprécier, le soir venu, l’ambiance dans les camps, mélange de ferveur populaire et de scoutisme suranné.

Histoire

Un an après la création des premières réserves naturelles du pays (Hluhluwe-Mfolozi), le président Kruger décida de sanctuariser le territoire entre les rivières Crocodile et Sabie pour protéger la faune du bas veld. La Sabie Game Reserve était proclamée le 26 mars 1898. En 1902, après la guerre anglo-boer, le major James Stevenson-Hamilton, nommé garde assermenté, établissait ses quartiers près de la voie ferrée Selati (aujourd’hui, Skukuza) et entamait une lutte sans merci contre les braconniers blancs et noirs. Ses efforts aboutirent en 1926, lorsque le Parlement adopta le décret sur les parcs nationaux. La réserve, rebaptisée “parc Kruger”, allait accueillir ses premiers visiteurs en 1927. En ces temps héroïques où l’on ne connaissait pas les réactions des bêtes sauvages aux véhicules à moteur, les touristes se munissaient de fusils, au cas où ! Il fallut creuser des puits, construire des camps, installer des lignes téléphoniques, poser des clôtures. Aujourd’hui, l’extension du parc vers le Mozambique a été décidée et prend d’ores et déjà le nom de Great Limpopo Transfrontier Park (35000 km²); mais il faudra bien résoudre le problème des réfugiés économiques qui tentent d’entrer clandestinement en Afrique du Sud en passant par le Kruger. De nombreux Mozambicains ont été dévorés par les fauves. D’autres ont réussi le passage, comme les personnages de Nadine Gordimer, dans Le Safari de votre vie : “ On suivait les animaux à l’endroit où ils buvaient. Après leur départ, nous allions à leur trou d’eau. Chaque fois qu’on avait soif, on trouvait de l’eau, mais les animaux mangeaient tout le temps. Partout où vous les voyiez, ils étaient en train de manger, de l’herbe, des arbres, des racines. Et il n’y avait rien pour nous. Les céréales étaient finies. La seule chose qu’on pouvait manger, c’était ce que mangeaient les babouins, des petites figues pleines de fourmis qui poussaient sur les branches des arbres près des rivières. C’était dur d’être comme les animaux.”

Le parc a fêté son centenaire en mars 1998, en présence de Nelson Mandela.

Géographie

Aujourd’hui, le parc Kruger occupe un territoire de 20000 km², soit deux fois et demie la Cors : il s’étend sur environ 350 km du sud vers le nord, sur une largeur de plus de 60 km. Au nord et au sud, le parc est bordé par les rivières Limpopo et Crocodile. A l’est, les monts Lebombo le séparent du Mozambique. A l’ouest, ses limites suivent l’orientation de la chaîne du Drakensberg, à une soixantaine de kilomètres. L’altitude varie de 200 mètres à l’est à 900 mètres à Pretoriuskop. Le climat est subtropical, avec des chutes d’eau plus importantes dans le sud (700 mm) que dans le nord (400 mm), diminuant également d’ouest en est. En été les températures dépassent souvent les 40°. Une équipe constituée de 2000 personnes - gardes, pisteurs, vétérinaires, personnel hôtelier, employés de voirie, pilotes, garagistes - travaille 365 jours par an à faire tourner la plus fabuleuse organisation que l’homme ait jamais conçue au service de la vie sauvage : une trentaine de camps, une vingtaine de stations-service, un réseau de 2500 km de routes et de pistes.


par Vincent  Garrigues

Article publié le 12/04/2004 Dernière mise à jour le 14/04/2004 à 09:40 TU


Cet article a été initialement publié dans le guide le Petit futé: Afrique du Sud

Réalisation multimédia : Thomas Bourdeau