Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Afrique du Sud

La province du Nord-Ouest et Sun City

Sol Kerzner rêvait de construire un centre de loisirs unique au monde. 

		(Photo: South African Tourism)
Sol Kerzner rêvait de construire un centre de loisirs unique au monde.
(Photo: South African Tourism)

Est-ce un mirage, un rêve d’enfant, un caprice de milliardaire ? Ou bien l’œuvre de quelque pharaon des temps modernes, à la fois Castafiore et Tintin, empereur du Monomotapa et commandeur des grandes eaux, prêtre du Temple du Soleil et bandit manchot ? Tout simplement une folie signée Sol Kerzner, le PDG de Sun International, toujours une idée d’avance, et déjà propriétaire d’hôtels et de casinos au Botswana, au Swaziland, au Lesotho, en Namibie, aux Comores, à Maurice, en France…


Le complexe de Sun City dispose d'un aéroport, d'une gare et d'un monorail aérien. 

		(Photo: South African Tourism)
Le complexe de Sun City dispose d'un aéroport, d'une gare et d'un monorail aérien.
(Photo: South African Tourism)

En 1978, il n’y avait rien, rien que la brousse à perte de vue, de petits arbres rabougris plantés dans une terre sèche, gorgée de platine. Le pouvoir blanc venait tout juste d’accorder son “ indépendance ” au bantoustan du peuple tswana. Lucas Mangope, président du Bophuthatswana, avait un goût prononcé pour les grands travaux. Sol Kerzner, lui, rêvait de construire un centre de loisirs unique au monde, quelque chose de titanesque et beau, presque pour l’histoire. En décembre 1979, on inaugura le Sun City Hotel, le golf Gary Player et le Waterworld. En même temps était lancée l’opération “ Genesis ”, une première mondiale, destinée à introduire plus de 6000 animaux sauvages dans le parc du Pilanesberg adjacent. L’hôtel Cabanas vint s’ajouter en 1980, l’hôtel Cascades et sa forêt vierge en 1984 et Lost City en 1992. Aujourd’hui, le complexe de Sun City dispose d’un aéroport, d’une gare et d’un monorail aérien. Plus de 1200 millions d’années après son éruption, le volcan du Pilanesberg est bel et bien endormi, ne laissant pour seul souvenir de son activité qu’un relief tourmenté offert en asile à une dizaine de milliers de bêtes africaines.

Mmabatho, capitale du Nord-Ouest

Capitale de la province du North-West (4 millions d’habitants, 92% de Noirs), Mmabatho (la Mère du Peuple) a hérité des constructions pharaoniques réalisées au temps où elle se croyait capitale d’un Etat libre et souverain. Le Bophuthatswana, bantoustan du peuple tswana déclaré indépendant en 1977, a réintégré l’Afrique du Sud en mars 1994 au terme d’une révolution populaire. Des rêves fastueux du président Mangope, il reste aujourd’hui un stade en forme de coquillage, une grande université et une station de radio et de télévision ultramoderne. Mmabatho est le siège du gouvernement régional à majorité ANC. Cette petite province s’assure de confortables revenus grâce aux deux plus grandes mines de platine du monde.

Mmabatho fut d’abord Mafikeng, poste avancé du Bechuanaland britannique établi en 1885 par Sir Charles Warren. En 1899, a ville fit la une de la presse internationale : le colonel Robert Baden- Powell et ses 1200 hommes parvinrent à résister aux attaques des 8000 Boers de Cronje puis de Snyman pendant 219 jours, grâce notamment à la création d’un corps des Cadets affecté aux transmissions et au ravitaillement. Baden-Powell avait inventé les "Boy Scouts” (garçons éclaireurs). Mafikeng a abrité l’administration du protectorat du Bechuanaland (aujourd’hui le Botswana) jusqu’en 1965. Les Anglais se sont toujours obstinés à appeler la ville “Mafeking”, peut-être par réflexe monarchique. Mafikeng est aujourd’hui le vieux quartier de Mmabatho.


par Vincent  Garrigues

Article publié le 12/04/2004 Dernière mise à jour le 15/04/2004 à 16:56 TU


Cet article a été initialement publié dans le guide le Petit futé: Afrique du Sud

Réalisation multimédia : Thomas Bourdeau