Afrique du Sud
La province de Gauteng
(Photo: South African Tourism)
La région de Gauteng (“place de l’or”, en Sesotho) est située dans les hautes terres - Highveld - du Transvaal. C’est aujourd’hui le cœur industriel et commercial de la plus grande puissance continentale, un fantastique chantier humain qui, selon les urbanistes, pourrait former à l’horizon 2010 une des dix plus grandes conurbations du monde avec Midrand et Pretoria. C’est aussi un espace de mémoire pour les Afrikaners : Pretoria fut le berceau du nationalisme blanc et le siège de la première République sud-africaine. Après la guerre anglo-boer, on signa la paix à Vereeniging. C’est encore la crête de l’or : dans la seconde moitié du XIXe siècle, des milliers de pionniers vinrent chercher fortune en creusant le Reef, le plus fantastique champ aurifère du monde. Le Witwatersrand, ancienne appellation de la région, allait donner son nom (rand) à la monnaie sud-africaine.
C’est ensuite une terre gorgée de sang : Boipatong, Sharpeville, Katlehong, Alexandra, Atteridgeville, Soweto, les cités noires du désespoir, de la dagga, des balles rasantes, des colliers brûlants. C’est enfin le cœur battant du pays qui renaît. Comme chacune des huit autres provinces, Gauteng dispose d’une assemblée régionale et d’un exécutif dirigé par un Premier ministre et installé à Johannesburg, la “capitale” de la province.
La quasi-totalité des grandes entreprises sud-africaines ou étrangères ont établi leur siège entre Johannesburg et Pretoria. Cette petite province (17 010 km2) a la plus forte densité de population du pays (375 habitants au km2 - 8 millions d’habitants, dont 85 % de Noirs). Elle contribue à hauteur de 37 % dans le PIB. La moitié de la population vit dans des bidonvilles. Les trois premières langues sont le zoulou, l’afrikaans et le Sesotho. Deux types de végétation dominent sur ce haut plateau qui oscille entre 1300 et 1800 mètres : le “Highveld Grassland” et le “Mixed Woodland”.
(Photo: South African Tourism)
Johannesbourg
1886. Il fait chaud. La terre est basse pour les prospecteurs malchanceux. George Harrison s’occupe à bâtir un mur sur la ferme Langlaagte. Un éclat de roche brille anormalement. De l’or ! L’Australien vient de tomber sur le seul affleurement d’un des plus importants gisements d’or du monde. En quelques semaines, la nouvelle fait le tour de la planète, et des centaines, bientôt des milliers d’aventuriers débarquent avec pelles et pioches. Le 8 décembre 1886, le site de Randjieslaagte, proche des lieux de prospection, est rebaptisé Johannesburg d’après les noms des inspecteurs des mines Johann Rissik et Johannes Joubert. Les tentes se montent en quelques heures ; le petit commerce s’installe. On s’aperçoit vite que le gisement est très profondément enfoui sous terre. Les machines doivent aider l’homme. A ce moment-là interviennent les rois de la finance, enrichis par les diamants de Kimberley, comme Cecil John Rhodes, ou riches depuis bien longtemps, comme les Rothschild. En 1889, trois ans après la découverte de Harrison, Johannesburg est la première ville d’Afrique du Sud. Un service de courrier rapide assure les communications, grâce à 38 chariots et à mille chevaux. Pour le salut des âmes, les Eglises anglicane, catholique, baptiste ont obtenu des terrains. On appelle Johannesburg la “Nouvelle Jérusalem”, car la communauté juive y est présente en nombre. Au rabbin venu demander une parcelle, le président Kruger n’aurait accordé qu’une demi-surface en invoquant le fait que le religieux ne croyait qu’en la moitié de la Bible ! Au début de l’année 1890, la quantité d’or récupérée s’élevait à 17875 kg. Dans cette ville folle, dominée par les fortunes rapides, on comptait 24 hommes pour une femme. D’où le succès des maisons closes et des pubs. Très tôt, Joburg a préféré le vice à la vertu. Avec le premier véhicule à moteur, en 1897, et l’installation des familles de prospecteurs, apparaissent les embouteillages. Et ça sent la guerre. Les étrangers - Uitlanders - comme les Noirs se voient refuser le droit de vote. En quelques années, les Boers, les conquérants de cette terre, ont été submergés par les milliers de chercheurs d’or. Soweto Le South Western Township, avec ses 4 millions d’habitants, s’étend sur plus de 100 km². On remarque en venant de Joburg les installations de l’hôpital Chris Hani-Baragwanath, le plus grand du monde selon le Guinness des Records (3 300 lits, 44 000 opérations par an). A l’ouest, Naledi ; à l’est, Diepkloof. Certains disent que Joburg, finalement, n’est que le quartier d’affaires de Soweto. Une traversée du township par la route de Potchefstroom permet de se faire une opinion. Aujourd’hui, il est très facile de se rendre à Soweto en minibus climatisé pour aller voir les «matchboxes» d’Orlando East, les baraques de Mshengo Village, les villas de Beverley Hills, le musée Mandela dans la maison de Vilakazi Street où il vécut après son mariage.
Soweto
Le South Western Township, avec ses 4 millions d'habitants, s'étend sur plus de 100 km². On remarque en venant de Joburg les installations de l'hôpital Chris Hani-Baragwanath, le plus grand du monde selon le Guinness des Records (3 300 lits, 44 000 opérations par an). A l'ouest, Naledi ; à l'est, Diepkloof. Certains disent que Joburg, finalement, n'est que le quartier d'affaires de Soweto. Une traversée du township par la route de Potchefstroom permet de se faire une opinion. Aujourd'hui, il est très facile de se rendre à Soweto en minibus climatisé pour aller voir les «matchboxes» d'Orlando East, les baraques de Mshengo Village, les villas de Beverley Hills, le musée Mandela dans la maison de Vilakazi Street où il vécut après son mariage.
(Photo: South African Tourism)
Pretoria
par Vincent Garrigues
Article publié le 12/04/2004 Dernière mise à jour le 14/04/2004 à 13:08 TU
Cet article a été initialement publié dans le guide le Petit futé: Afrique du Sud
Réalisation multimédia : Thomas Bourdeau