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Chronique des matières premières

Les prix du pétrole sous la menace terroriste

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)

Ce week-end, l’Irak et son pétrole se sont invités à la réunion des ministres des finances du G7 à Washington. A peine les ministres avaient-ils en effet émis quelques inquiétudes quant au niveau élevé des prix mondiaux du brut et à leur impact négatif sur la croissance qu’un nouveau motif de préoccupation surgissait. Au large de Bassora, trois embarcations-suicides tentaient en effet de détruire les installations qui permettent à l’Irak d’exporter son pétrole. Ces embarcations étaient stoppées avant d’avoir atteint tous leurs objectifs. Mais les dégâts ont malgré tout été assez importants pour stopper l’activité des terminaux pétroliers. Hier soir, le ministre irakien du pétrole estimait que les exportations reprendraient ce lundi. Après une année d’efforts, les experts ont pu relancer la production et les exportations. Environ 1, 700 000 barils de brut sortaient ces dernières semaines par les terminaux de Bassorah. C’est le seule point de sortie fiable du pétrole irakien puisque le pipeline du nord du pays est constamment saboté. A largement plus de 30 dollars le baril de pétrole, c’est une manne importante pour la reconstruction du pays. Mais c’est tout aussi important pour le marché mondial du pétrole. Celui-ci est en ce moment chauffé à blanc. D’un côté, la demande chinoise absorbe une part croissante de la production mondiale. De l’autre, les pays de l’OPEP ne cessent de réduire leurs exportations. Ils veulent maintenir les cours à un niveau rémunérateur. Alors, en frappant les terminaux pétroliers de Bassorah, en faisant peser une menace permanente sur les approvisionnements irakiens, les pilotes des trois embarcations suicide du week-end ont adressé un message très clair aux dirigeants du G7: les prix du pétrole vont rester élevés.

Accalmie sur les métaux

Les cours du cuivre ont nettement reculé ces derniers jours. Pour une livraison à trois mois, à Londres, la tonne de métal rouge ne vaut plus que 2700 dollars. Au début du mois, on était à 3000 dollars. Les fonds d’investissement semblent aborder les marchés des matières premières de manière plus pondérée. Le regain de vigueur du dollar explique cette accalmie. Cependant, après un doublement des prix depuis le début 2003, les perspectives du marché du cuivre restent très haussières. Depuis le début 2003, le niveau des stocks a chuté de moitié. La production est largement inférieure à la demande et cela devrait continuer jusqu’à fin 2006. Selon les estimations de la Standard Bank de Londres, à la fin de cette période, les stocks ne couvriraient même pas trois semaines de la demande industrielle de cuivre dans les pays occidentaux. Ce qui est vraiment très peu.

Et puis en bref, le Nigéria, gros producteur de pétrole mais pas de céréales. Cet important pays africain importe quasiment tous ses besoins en blé. Et 90% de ses achats viennent des Etats-Unis. Cette année, les Américains devraient fournir 2 300 000 tonnes de blé.


par Jean-Pierre  Boris

[26/04/2004]

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