Chronique des matières premières
Une grave question taraude les milieux économiques internationaux: le pétrole va-t-il rester longtemps aussi cher qu’en ce moment ? Pour concocter les cours mondiaux, il faut bien sûr, en plus du baril de brut, quelques considérations sur le niveau de la demande, une louche de croissance internationale, une pincée de tensions politiques de préférence dans les zones de production et un zeste de spéculation. Tous ces ingrédients étaient hier sur la table du sommet pétrolier international, cinquième du genre, qui se déroulait à Paris. Dans la salle, côté producteurs, l’actuel président de l’Opep, deux de ses prédécesseurs et le président de la compagnie pétrolière Total. Côté consommateurs, un ministre français et le directeur de l’Agence internationale de l’énergie. En gros, tout le monde était d’accord pour dire que le baril allait continuer à valoir cher. D’abord parce que l’Opep maintient une production strictement ajustée aux besoins de ses consommateurs. «Et il n’y a pas de pénurie» assure Abdulla Bin Hamad Al-Attiyah, le ministre qatarien du Pétrole, lui-même ancien président de l’Opep. «Nous parlons tous les jours avec nos clients, leurs besoins sont couverts» poursuit-il en attribuant la flambée du baril à la situation politique internationale, à l’Irak en particulier. «Mais ne faudrait-il pas quand même produire un peu plus pour rassurer les consommateurs» demande-t-on au volubile ministre qatarien. Réponse: «On a déjà fait l’expérience une fois. On s’est retrouvé avec un baril à 7 dollars. On ne va pas se tirer dans le pied une nouvelle fois». Comme le reconnaît pudiquement le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, la gestion à court terme du marché du pétrole est l’objet d’un désaccord entre producteurs et consommateurs.
L’or tangue
Le marché de l’or connaît de rudes secousses en ce moment. La tonalité générale est à la baisse. Hier l’once de métal jaune naviguait autour des 380 dollars, en baisse de dix dollars. Principale raison, les autorités chinoises sont en train d’essayer de maîtriser l’envolée des importations de métaux. Cette envolée fait les beaux jours des producteurs. Mais en Chine même, le gouvernement s’inquiète des tensions inflationnistes et veut limiter les emprunts sur le marché des métaux précieux. L’or en est donc victime. Mais d’autres éléments interviennent aussi, en particulier la situation de l’économie américaine. Les chiffres de croissance publiés hier n’étaient pas aussi bons que prévus. Le dollar a donc perdu du terrain par rapport aux autres monnaies comme par rapport métal jaune.
Et puis en bref, on continue à parler d’or et de la manière dont son prix est fixé à Londres. Après la décision de la maison Rotschild de se retirer de ce marché, une conférence téléphonique remplacera la séance de fixation du prix qui avait lieu deux fois par jour depuis 85 ans au siège de la banque. C’est plus moderne, mais ça a moins de gueule.par Jean-Pierre Boris
[30/04/2004]
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