Chronique des matières premières
L’analyste d’une grande banque parisienne apporte une autre preuve du bon approvisionnement du marché. C’est que les catégories de pétrole qui ne sont pas côtés sur les marchés de Londres ou de New York, les pétroles dont le prix s’établit de gré à gré, au cours de conversations téléphoniques entre acheteurs et vendeurs sont nettement moins chers que le brent de Londres ou le WTI de New York. Alors que l’écart entre ces pétroles est d’habitude d’un dollar, il est maintenant de trois dollars. En clair, la hausse des cours correspond à d’autres facteurs que le seul rapport entre l’offre et la demande.
L’un des éléments qui fausse le jeu, c’est le niveau des stocks commerciaux pétroliers américains. Les spéculateurs s’appuient sur ces niveaux pour estimer le prix du brut. Peu de pétrole dans les stocks est synonyme de pétrole rare donc cher. Or les stocks américains sont depuis de longs mois à des niveaux très faibles. Et ils devraient s’y maintenir. Car plus les prix du brut montent, moins les compagnies ont intérêt à en stocker à l’avance. Stocker du pétrole, c’est immobiliser des sommes très importantes. Et puis si on achète un pétrole cher et qu’on le revend plus tard, on prend le risque de voir les cours baisser entre temps et d’être obligé de revendre à perte. Tout le monde préfère donc attendre que les prix sur le marché mondial baissent pour acheter. Les stocks restent donc faibles, cela fait peur aux traders, les cours montent, ce pourrait être sans fin. Une histoire de fous.
Le nickel en baisse
Vedette du marché des métaux l’an dernier, le nickel a nettement marqué le pas depuis le début de l’année. En janvier, on était monté jusqu’à près de 18 000 dollars la tonne sur le marché de Londres. Depuis, la tonne de nickel est tombée à 11 000 dollars, ce qui est encore très élevé. L’ampleur du repli est proportionnelle à la hausse de l’an dernier. Mais la production de nickel devrait continuer à être inférieure à la demande pendant plusieurs années encore, malgré les nouveaux investissements miniers annoncés dans le secteur, en Australie en particulier.
Et puis en bref, la récolte de cacao a commencé sur l’île indonésienne de Sulawesi. Cette région est la troisième zone productrice de fèves au monde après la Côte d’Ivoire et le Ghana. La production s’annonce d’un bon niveau et commence à peser sur les prix locaux.
par Jean-Pierre Boris
[07/05/2004]
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