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Chronique des matières premières

Afghanistan : le retour du coton

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)
L’Afghanistan sera peut-être bientôt de retour sur le marché du coton. Les experts de la société cotonnière française Dagris y terminent en ce moment une mission de repérage. Quelques uns de ces experts sont encore dans la région de Mazar I Shariff, au nord du pays. Sollicité par les gouvernement français et afghans, Dagris a pour objectif de produire 100 000 tonnes de coton graine dans cette région, d’ici cinq à huit ans. C’est moins que ce qu’ambitionne le gouvernement de Kaboul qui voudrait doubler ce chiffre. Mais on part de loin. A l’heure actuelle, les paysans de Mazar I Shariff ne produisent que 20 000 tonnes. Celles-ci sont transformée en fibres dans de petits ateliers locaux d’égrenage. Les hommes de Dagris qui sont à l’origine de la réussite cotonnière des pays ouest-africains ont l’intention d’appliquer en Afghanistan les mêmes recettes qu’au Mali ou au Burkina Faso. D’abord un encadrement très serré des paysans pour le respect d’itinéraires techniques précis. Ensuite, la sélection des variétés de coton les plus adaptées aux terres afghanes. Enfin, la société locale que Dagris va mettre sur pied garantira aux paysans afghans l’achat de toute leur production, à un prix garanti avant chaque récolte. Les paysans afghans ne découvrent pas le coton. Avant que leur pays ne s’enfonce dans vingt-cinq ans de guerre, 170 000 tonnes de coton graine étaient produites tous les ans. En renouant avec cette filière, Kaboul a évidemment pour objectif développer le pays en fournissant aux paysans une alternative à la culture du pavot. D’ailleurs, en ce moment, affirment les experts de Dagris, le coton est plus rémunérateur que le pavot.

L’or en chute libre

Pour les métaux précieux, c’est un peu la bérézina en ce moment. A Londres, hier, l’once d’or a beaucoup reculé. A la fixation du matin, le métal jaune ne valait plus que 374 dollars. Le platine est à 767 dollars, à son plus bas depuis sept mois, comme l’or d’ailleurs. Le palladium ne vaut plus que 230 dollars l’once. C’est 80 dollars de moins qu’au début du mois d’avril. Cette chute généralisée s’explique par les bons chiffres sur le marché de l’emploi américain. Depuis deux mois, la machine économique recommence à créer des emplois à un rythme soutenu. En conséquence, les autorités monétaires américaines pensent à un relèvement des taux d’intérêt. Il pourrait intervenir dès le mois de juin. Plus rémunératrice, la monnaie américaine est donc plus attrayante. Le billet vert prend de la valeur, au détriment des métaux précieux qui servaient ces derniers temps de refuge contre la dépréciation du dollar.

Et puis en bref, ce commentaire du ministre algérien de l’énergie. Pour Chakib Khélil, l’une des grandes voix de l’OPEP, les prix du pétrole resteront élevés en raison des tensions géopolitiques au Proche-Orient.Les augmentations de production, comme celle évoquée hier par les Saoudiens, n’y changeront rien, tel est le fond de la pensée du ministre algérien.


par Jean-Pierre  Boris

[11/05/2004]

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