Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Chronique ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique)

Première rencontre entre l’Europe élargie et les pays ACP

Anne-Marie Mouradian 

		(Photo RFI)
Anne-Marie Mouradian
(Photo RFI)

La 29ème session du conseil ministériel Euro-ACP s’est tenue à Gaborone, au Botswana, les 6 et 7 mai. C’était la première rencontre conjointe depuis le dernier élargissement de l'Union européenne. Avec 25 Etats européens et 78 ACP, le partenariat entre l'Europe et les Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique réunit désormais 103 pays, liés par l'Accord de Cotonou. Mais les ACP s'inquiètent des conséquences de l'élargissement sur leurs futures relations avec l'Europe.

Côté positif, plus de 95% des exportations ACP bénéficient désormais du libre accès sans droit de douane sur les nouveaux marchés d'Europe de l'Est. En revanche, aucun des nouveaux membres de l’UE n'a de réelle tradition en matière de coopération au développement. L'Estonie, de loin le plus généreux des dix, consacre à peine 0,1 % de son PNB à l'aide publique au développement.

Par ailleurs, Bruxelles accordera des montants considérables à ces pays pour les aider à rattraper leur retard sur le reste de l'Union. L'Afrique craint que l'argent soit prélevé en partie sur les fonds qui lui sont traditionnellement consacrés.

A la réunion de Gaborone, le président en exercice de l’UE, le ministre irlandais de la Coopération, Tom Kitt, a expliqué qu'il n'en sera rien. Mais la crainte africaine est renforcée par la perspective d'une véritable révolution dans le mode de financement de la coopération euro-ACP.

L’Europe finance ses aides aux pays méditerranéens, à l'Asie et à l'Amérique latine à travers son budget commun auquel chaque Etat membre contribue en fonction de sa richesse nationale. Les ACP, en revanche, bénéficient depuis trente ans d'une caisse spéciale – le Fonds européen de développement - directement alimentée par les Etats européens.

Cette caisse brasse des montants considérables, renégociés tous les cinq ansau prix d’âpres marchandages: 13 milliards et demi d'euros pour la période 2003-2007, dont un près d’un quart est actuellement versé par la seule France.

Pour les pays ACP, ce régime particulier est en quelque sorte la marque de leurs relations privilégiées avec l'Europe. Pour la Commission de Bruxelles, il s'agit d'un système désormais anachronique et irrationnel, qui manque de transparence et auquel elle propose de mettre fin en «budgétisant» le Fonds européen de développement».

par Anne-Marie  Mouradian

[08/05/2004]

Chronique ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) : les précédent(e)s








Les derniers éditos et chroniques (texte)

Chronique des matières premières


Chronique des médias


Chronique ACP


Chronique armée-défense