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Chronique des matières premières

Le pétrole ne vaut pas 40 dollars !

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)

Vous l’avez entendu dire partout, vous l’avez lu, le prix du baril de pétrole est au dessus des 40 dollars Et bien, c’est faux! Ce qui vaut 40 dollars ou plus, c’est le West Texas Intermediate, une qualité de pétrole qu’on ne trouve qu’aux Etats-Unis. Certes, c’est important parce que les Etats-Unis, c’est le quart de la consommation mondiale de pétrole. Le prix de ce WTI est d’autant plus important que quand un producteur du Golfe persique ou d’Afrique négocie la vente de son brut à des clients américains, il prend comme référence ce prix établi à New York. Pourtant, le WTI ne fait la loi qu’aux Etats-Unis. Il n’est pas indicatif du prix international du pétrole. Ainsi, quand les producteurs vendent aux Européens, ils indexent leur prix, sur le brent, le pétrole de référence en Europe. Brent, c’est le nom d’un des gisements de la Mer du Nord. Il arrive en fin de vie et produit de moins en moins. Mais historiquement, il a été très important. Quand, après le choc pétrolier du milieu des années 70, le marché libre du pétrole est apparu, le brent servait de base aux prix mondiaux. La qualité de ce pétrole lui permettait en effet d’être exporté partout, Europe, Etats-Unis ou Asie. Le brent est un pétrole très léger, facile à raffiner. Il permet un excellent retour sur investissement. Aujourd’hui en voie de disparition, le brent sert quand même de référence à tous les pétroles qui arrivent en Europe. Plus un pétrole est léger, comme l’algérien ou le libyen, plus il est cher, plus cher que le brent ou le WTI. Au contraire, pour les pétroles plus lourds, comme certains bruts angolais ou nigerians, le prix du brent ou du WTI sert de plafond car ces pétroles sont plus difficiles à raffiner, moins rentables et donc moins chers.

Accès de faiblesse du cacao

Les cours du cacao ont faibli ces derniers jours. A Londres, pour une livraison au mois de juillet, la tonne de fèves est passée sous les 800 livres sterling, 1 200 euros. Cette baisse coïncide avec la publication de chiffres d’arrivages importants sur les ports d’Abidjan et de San Pedro. Selon la Bourse du Café et du Cacao, organisme officiel ivoirien, depuis le début septembre, près d’un million deux cent mille tonnes de fèves sont descendues de brousse. Ces chiffres sont en ligne avec les estimations de nombreux analystes qui situent la récolte ivoirienne aux alentours du million trois cent mille tonnes pour les deux récoltes, la principale et l’intermédiaire qui est en cours. C’est un niveau record qui conforte la place de la Côte d’Ivoire comme principal producteur mondial. Les tensions politiques en Côte d’Ivoire ne menacent donc pas l’approvisionnement mondial en cacao. Le Ghana, voisin de la Côte d’Ivoire, devrait aussi tourner autour de ses plus hauts niveaux d’exportation, un demi million de tonnes.

Et puis en bref, selon des chiffres officiels, la production chinoise de coton entre octobre 2004 et septembre 2005 est annoncée à six millions de tonnes. Ce serait une hausse de 23% par rapport à la récolte de cette saison.


par Jean-Pierre  Boris

[20/05/2004]

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