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Chronique des matières premières

La Chine maîtrise ses besoins en matières premières

Jean-Pierre Boris 

		(Photo RFI)
Jean-Pierre Boris
(Photo RFI)

Pékin l’a voulu ; l’économie chinoise s’y plie. Depuis plusieurs semaines, les signes d’une croissance plus maîtrisée se multiplient. C’est du moins ce qu’indiquent de nombreux traders sur les marchés des matières premières. Sur le marché du coton, l’un d’entre eux constate de grosses perturbations. En Chine même, le prix du coton a chuté de 20% depuis le début du mois de mai. En conséquence, les importateurs rechignent à honorer des contrats passés à l’époque où le prix du coton sur le marché mondial était au maximum. Les marchés agricoles ne sont pas les seuls concernés par ce refroidissement. Depuis le début de l’année, indiquait hier un journal spécialisé à Pékin, le prix de l’acier sur le marché intérieur chinois a chuté de 10%. Au mois de mai, selon des chiffres officiels, les importations de produits sidérurgiques étaient inférieures d’un tiers à celle de mai 2003. De même, les achats de minerai de fer ralentissent. Pour ce qui est des métaux non ferreux, le scénario est le même. Selon des sources industrielles citées par l’agence Reuters de Hong Kong, la demande de cuivre et d’aluminium devrait chuter de 20% en juillet et en août en raison des restrictions de crédit décidées par le gouvernement. «Le couvercle est sur la bouilloire» dit un exportateur de cuivre chilien. Cela dit, sur le moyen et le long terme, les Chinois n’inquiètent pas grand monde. Les dirigeants de BHP Billiton, l’une des principales compagnies minières au monde, ont prévu d’investir un milliard de dollars par an d’ici à 2010 pour faire face à la demande chinoise en cuivre, en nickel et en alumine.

Le café en baisse

Hier à Londres, la tonne de robusta livraison septembre perdait une trentaine de dollars, légèrement sous les 800 dollars. A New York, l’arabica est aussi à la baisse autour des 78 cents la livre pour l’échéance juillet. Ce mouvement est provoqué par l’absence de gel au dessus des zones de production au Brésil. Ces dernières semaines, les spéculateurs avaient beaucoup misé sur l’hiver brésilien qui en frappant les arbustes à café auraient réduit la récolte du premier producteur mondial. Ces prix restent supérieurs aux plus bas historiques enregistrés ces trois dernières années. Cependant, ils sont loin de suffire à rémunérer les producteurs.  Dans un courrier adressé hier à la conférence de la CNUCED précisément réunie à Sao Paulo, le patron de l’Organisation Internationale du Café, le Colombien Nestor Osorio rappelle que les exportations de café rapportent aujourd’hui 5 milliards et demi de dollars aux pays producteurs, deux fois moins que dans les années 80.

Et puis en bref, les stocks mondiaux de céréales seront en baisse pour la saison 2004 2005, malgré la forte augmentation de la production. C’est la cinquième année de baisse consécutive des stocks, selon la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Ce qui peut créer des problèmes d’approvisionnement en cas d’accident climatique imprévu.


par Jean-Pierre  Boris

[16/06/2004]

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