Le sommet ACP de Maputo

Anne-Marie Mouradian
(Photo RFI)

Avec 79 Etats membres dispersés sur trois continents, les ACP forment le plus important groupe de pays en développement au monde. Le sommet de Maputo sera pour eux l'occasion d'examiner un certain nombre de questions cruciales telles que l'avenir de leurs relations spéciales avec l'Europe, leur principal partenaire, au lendemain de l'élargissement de l'UE aux pays de l'Est. Le partenariat euro-ACP était jusqu'ici mentionné dans tous les traités européens mais la nouvelle Constitution européenne ne lui accorde aucune place. «Nous regrettons beaucoup que cette mention du partenariat avec les pays ACP ait disparu du nouveau traité» commente Jean-Robert Goulongana, secrétaire-général du groupe ACP. «Nous avons exprimé aux différentes institutions européennes notre profonde préoccupation à cet égard. Nous espérons que ceci n'est pas le signe avant coureur d'une banalisation de notre relation qui est une relation exemplaire entre un groupe de pays développés et un groupe de pays en développement». Les chefs d'Etat examineront aussi l'état des négociations en cours pour des accords bilatéraux de libre-échange entre l'Europe et chacune des six régions ACP. Des négociations trop lentes au gré des Européens, mais que les ACP ont abordées avec une certaine inquiétude.

Au niveau multilatéral, enfin, les 79 Etats ACP devraient confirmer leur stratégie de coopération avec des pays émergents comme l'Inde, le Brésil et avec l'ensemble des pays les moins avancés dont ils souhaitent être le fer de lance. «C'est une façon de nous faire entendre au sein du système commercial multilatéral» explique Jean-Robert Goulongana. «Nous, ACP, sommes un groupe important par notre nombre, même si nous ne sommes pas un acteur commercial majeur et nous nous sommes organisés au sein du G 90 pour nous faire entendre par les autres partenaires au sein de l'Organisation mondiale du commerce».
Le sommet de Maputo devrait réaffirmer la volonté du groupe ACP d'exister par lui-même sur la scène internationale et non plus seulement à travers sa relation avec l'Europe.

par Anne-Marie  Mouradian

[19/06/2004]