Le Chili sauve ses petites mines de cuivre

Au Chili, la hausse des cours du cuivre, ils sont à leur plus haut niveau depuis seize ans, va permettre de sauver le système de sauvegarde la petite industrie minière. Depuis 1960, l’Enami, l’Entreprise nationale des mines, est chargée d’acheter leur production de cuivre aux petites et moyennes entreprises dès que les cours mondiaux tombent sous un seuil critique. Elle garantit 85 cents par livre. C’est un peu au métal rouge chilien ce que la Caisse de Stabilisation était au cacao ivoirien ou ce que la Politique Agricole Commune est au blé ou au sucre européen. Mais c’est une entreprise qui vend son métal sur les marchés internationaux en se servant de toute la palette des techniques financières, marchés à terme et autres. Ayant survécu à la nationalisation des principales mines du pays par le gouvernement Allende en 1971 et à leur regroupement au sein de Codelco, un géant qui est aujourd’hui le numéro un mondial du cuivre, puis aux dix-sept années de la dictature Pinochet, l’Entreprise nationale des mines a, par contre beaucoup souffert pendant les années 1990. Les cours mondiaux des métaux restant désespérément faibles, le cuivre était souvent revendu beaucoup moins cher que ce qu’il était acheté. Résultat, un endettement important auprès des banques chiliennes, 450 millions de dollars. Pour sauver ce filet de sécurité, pour assurer la survie des mines petites et moyennes, le gouvernement du président Ricardo Lagos a donc décidé que la fonderie de cette Entreprise nationale des mines serait vendue à la grande sœur, l’entreprise publique Codelco, premier producteur mondial de cuivre qui prendra donc les pertes d’hier, d’aujourd’hui et celles de demain.

Le coton se redresse

A New York, les cours du coton sont à leur plus haut niveau depuis quatre mois et demi, cinquante cents la livre pour une livraison au mois de mai. On assiste au retour massif des fonds d’investissement. Après avoir totalement liquidé leurs positions acheteuses, les gestionnaires de ces fonds ont triplé le montant de leur mise en une semaine. On approche de la période des semis de printemps dans les pays de l’hémisphère nord. Les opérateurs ont en tête les prévisions internationales laissant entrevoir un déficit de la production par rapport à la demande pour la saison 2005-2006. Tout le monde attend avec impatience de connaître l’importance des surfaces qui seront consacrées à la culture du coton en Chine, le principal producteur et importateur mondial. La rumeur veut que ces superficies soient à la baisse, ce qui serait évidemment bon pour la demande mondiale. En attendant, la faiblesse de la monnaie américaine défavorise les producteurs ouest-africains qui sont payés en euros.

Et puis en bref, les industriels chinois de la sidérurgie ont fait savoir qu’ils s’accommoderaient de la hausse de 71,5% du prix du minerai de fer convenue entre les producteurs brésiliens, les aciéristes japonais et un autre grand du secteur, le sud-coréen Posco.

par Jean-Pierre  Boris

[24/02/2005]