Le Pérou menace le marché du café

Pas encore remis de six années d’une crise aiguë qui les a ruinés, les producteurs de café d’Amérique latine tournent en ce moment avec inquiétude les yeux vers ce qu’ils considèrent être le prochain danger qui le menace. Ce danger, c’est le Pérou. Troisième producteur de la région, loin derrière le Brésil et la Colombie, ce grand pays andin a vu sa production de café progresser à une vitesse accélérée au cours des dernières années. L’an dernier, les producteurs péruviens de café ont exporté 3,100 000 sacs d’arabica, près de 30% de plus qu’en 2003. « Ce qui est effarant, dit un responsable du secteur en Amérique centrale, c’est que les Péruviens ont réussi à augmenter leur production de manière considérable alors que les cours mondiaux étaient inférieurs aux coûts de production ! » Et ce responsable centre-américain de s’inquiéter de ce que seront capables de réaliser les Péruviens maintenant que les prix du café sont à un niveau nettement supérieurs. « Le Pérou est peut-être un nouveau Vietnam » dit encore ce responsable. Il fait allusion aux tombereaux de café déversés par les Vietnamiens sur le marché mondial au cours des dernières années et à l’impact très négatif que cela a eu sur les cours mondiaux. A Lima, la capitale péruvienne, au siège du Conseil national du café, on sourit de la comparaison. On explique la hausse de la production par la crise de l’emploi. Plutôt produire du café et être très mal payé que de ne rien faire. Les paysans profitent de l’ouverture de nouvelles routes à travers la forêt amazonienne et de la déforestation en cours pour créer de nouvelles plantations de café. Il n’est donc pas exclu que la production péruvienne explose dans les années à venir et vienne créer un nouveau phénomène de surproduction sur le marché mondial du café, contribuant à une nouvelle dégradation des prix. Cependant, le Pérou n’est pas doté d’un pouvoir aussi fort que le Vietnam communiste. Et l’efficacité ne sera sûrement pas la même.

L’acier chinois flambe

En Chine, les prix de l’acier sont toujours très élevés. Les aciers plats ont atteint leur plus haut niveau historique à 640 dollars la tonne, en raison de la difficulté à se procurer ce genre de matériel. Selon les experts de la banque Macquarie à Londres, la dernière réunion des autorités chinoises est très porteuse pour la demande d’acier. Le rythme de croissance des investissements ayant été fixé dans une fourchette allant de 16 à 20%. En février, la production chinoise d’acier a augmenté de 21% par rapport à février 2004. C’est le seul pays où la production progresse. Partout ailleurs, au Japon, aux Etats-Unis, en Europe la production d’acier baisse. Conséquence de l’impact chinois, la production mondiale d’acier a progressé de près de 4% en février dernier.

Et puis en bref, selon l’organisation internationale du cacao, à Londres, la production mondiale devrait progresser de 12% d’ici à 2010. La Côte d’Ivoire resterait le premier producteur mondial.

par Jean-Pierre  Boris

[22/03/2005]