L’ambre se fait rare… et chère !

Le recours à la grève de la faim est traditionnellement réservé aux situations désespérées, et bien c’est cette arme du pauvre qu’ont brandi la semaine dernière les mineurs de Jantarny Kombinat, le site de Kaliningrad qui fournit 70% de la production mondiale d’ambre. Depuis des années les Russes font la pluie et le beau temps sur ce marché étroit grâce à leur gisement situé dans l’enclave de la Baltique, entre la Pologne et la Lituanie. Il y a 10 ans 1 000 tonnes de pierres sortaient de la principale mine du site, une bande de terre bleue où il suffisait de se baisser pour ramasser la pierre aquatique. Mais l’eau justement l’a englouti en 2001 ne laissant aux exploitants qu’une seule mine où il faut creuser jusqu’à 50 mètres de profondeur pour extraire la fameuse ambre jaune qui a fait la renommée du petit village de Jantarny. Depuis, la production russe a été divisée par cinq tandis que les prix suivaient l’évolution contraire, doublant chaque année pour atteindre aujourd’hui 550 euros le kilo pour les pièces de qualité supérieure. Jusqu’à aujourd’hui les joailliers polonais et lituaniens qui sont les principaux clients de la Russie n’en ont pas trop souffert. D’abord parce que le déficit russe a été en partie comblée par la mise en vente des stocks pléthoriques d’une ancienne usine d’Allemagne de l’est ; ensuite parce qu’un gisement providentiel a été découvert en Ukraine où l’on extrait avec une simple pelle la résine qui repose à un ou deux mètres de profondeur à l’ombre des forêts de conifères. Une couverture naturelle propice à l’extraction illicite.  Une usine a par ailleurs été implantée et la production ne cesse d’augmenter mais pas assez vite pour compenser les défaillances russes. A tel point que les Polonais commencent à s’inquiéter, leurs stocks sont aujourd’hui au plus bas, les prix au plus haut, un déséquilibre qui a déjà mené à la faillite de nombreuses usines du pays, d’autres moins regardantes sur le produit final ont adopté l’ambre synthétique. Quant aux grévistes de la faim de Jantarny, ils ont recommencé à s’alimenter et ils sont retournés dans la mine en espérant gagner un peu plus qu’au mois de mai, le salaire moyen était alors de 3 000 roubles, soit le sixième du prix d’un kilo d’ambre.

En bref, le numéro un mondial de l’acier Mittal annonce une nouvelle réduction de sa production : - 1 million de tonnes pour le troisième trimestre après une diminution équivalente au second trimestre. Le groupe cherche à rééquilibrer l’offre et la demande pour éviter un atterrissage trop brutal des prix.

Sur le marché des métaux à Londres, le cours du zinc directement affecté par ces coupes dans la sidérurgie est en baisse. Depuis le plus haut de l’année atteint à la mi mars à 1 447 dollars la tonne livrable dans trois mois, le prix s’effrite, hier la tonne livrable dans trois mois cotait 1 238 dollars.

par Dominique  Baillard

[30/06/2005]