par RFI
Article publié le 08/03/2009 Dernière mise à jour le 08/03/2009 à 07:49 TU
Interrogé en 2007, lors de son premier voyage au Gabon (photo), sur une enquête préliminaire ouverte en France concernant les biens immobiliers d'Omar Bongo, Nicolas Sarkozy avait déclaré : « Je ne vois pas au nom de quoi cette enquête préliminaire devrait avoir de l'impact sur les relations entre la France et le Gabon ».
(Photo : Reuters)
Le parti au pouvoir au Gabon a appelé à réexaminer en profondeur les accords de coopération avec la France. A Libreville, on invoque une vaste campagne de déstabilisation orchestrée à Paris contre le Gabon et ses plus hautes autorités. Sont en cause la justice et les médias français. Libreville parle d'un « acharnement judiciaire » marqué par une série de plaintes successives contre le président Omar Bongo, concernant ses biens immobiliers en France et entraînant le blocage de ses comptes. Quant aux médias français, ils sont accusés d'attaques virulentes portant atteinte à la dignité des autorités.
Le Gabon a soigneusement préparé sa riposte. Le ton a été donné par le gouvernement, jeudi dernier. L’exécutif a dénoncé une entreprise de déstabilisation du pays, orchestrée par les médias français en complicité avec certains acteurs, sans les citer.
Le ministre des Affaires étrangères a pris le relais. Paul Toungui a convoqué tous les diplomates en poste au Gabon pour leur expliquer que le harcèlement judiciaire dont le président Omar Bongo Ondimba faisait l’objet en France, visait à entraîner le Gabon dans une guerre civile.
Loin du langage diplomatique, le PDG, parti créé par le président gabonais, a été plus direct. Ainsi Angèle Ondo, le porte-parole, a-t-il déclaré :« Le bureau politique invite instamment le gouvernement et le Parlement gabonais à réexaminer en profondeur les accords de coopération entre la France et le Gabon, afin d’opérer une rupture d’ailleurs préconisée par les plus hautes autorités française ».
Cette menace n’est pas fortuite. Au pouvoir depuis quarante et un ans, le PDG qui contrôle le gouvernement, l’Assemblée et le Sénat, influence largement la gestion du pays.
C'est la première communicatio officielle faite depuis l'anonce fin février du blocage des comptes bancaires français d'Omar Bongo, condamné en septembre à Bordeaux à rembourser plus de 450 000 euros versés par un entrepreneur français qui voulait faire libérer son père emprisonné.
Le Gabon, producteur de pétrole, est un important allié de la France ; les relations franco-gabonaises ont connu des hauts et des bas depuis l'arrivée de Jean-Marie Bockel à la coopération dans le gouvernement Fillon de juillet 2007, qui a quitté ce poste après voir prôné la construction d'une nouvelle relation franco-africaine
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