par Annie Gasnier
Article publié le 12/12/2007 Dernière mise à jour le 31/12/2007 à 14:45 TU
Oscar Niemeyer reçoit dans son bureau, à Rio de Janeiro, sa ville natale. C'est là que l'architecte brésilien passe encore le plus clair de son temps. Avoir 100 ans et quelque 200 constructions derrière soi n'y change rien. Pour l'homme de Brasilia, le secret de sa longévité tiendrait dans le travail. Celui que l'on a surnommé « le poète du béton armé » n'a d'ailleurs pas l'intention de prendre sa retraite. Des chantiers, des projets, Oscar Niemeyer en a aux quatre coins du monde. Bâtisseur infatigable, militant communiste non moins irréductible, Oscar Niemeyer n'a qu'un souhait à l'heure d'embrasser un siècle d'existence, « Vivre pleinement sa vie jusqu'au dernier instant ». Rencontre.
Le poète du béton armé
Oscar Niemeyer a eu un sourire amusé quand il a entendu l´ambassadeur parler « du Maître, qui est une légende » et de « son siècle de travail, de création et de génie », lui qui, ces derniers mois, aimait à dénigrer (ou feignait de dénigrer ?) les honneurs qui ont jalonné l´année de son centenaire. « Tous ces hommages, c´est ridicule, l´important c´est la vie, le passé et surtout le présent » répétait-il en ajoutant avec malice : « Avoir 100 ans, c´est vraiment une m... ». Pendant plusieurs mois, après une grave chute fin 2006 où il s´était cassé la jambe, cet homme qui n´a jamais eu de grave maladie, appelait sa chaise roulante « mon ennemie ».
Le nom d´Oscar Niemeyer a depuis longtemps traversé les frontières, car 200 bâtiments portent sa signature, plusieurs hors du Brésil, comme le siège des Nations Unies à New York. Son talent est tel que certains projets, pourtant restés au stade de maquette, ne sont pas moins célèbres. A l'instar de la mosquée d´Alger, dessinée en 1960 et que l´architecte aimerait encore, il le dit, voir réalisée. Né le 15 décembre 1907 à Rio de Janeiro, alors capitale du Brésil, Oscar Niemeyer a étudié à l´Ecole des Beaux-Arts. Les nuages et les montagnes ont influencé ses traits, et puis les courbes des femmes l´ont incité à se jouer du béton, pour devenir « le poète du béton armé ».
Travailler, travailler, travailler
Dans la longue liste de ses travaux les plus fameux, il y a évidemment Brasilia, la capitale futuriste bâtie en quatre ans. Une période où « tout ne fût que travail dans un cadre hostile » se souvient l´architecte. Mais il y a aussi d´autres édifices, plus ou moins connus, souvent convertis en oeuvres d´art. Ainsi de l´église Saint-François d´Assises de Pampulha, à la périphérie de Belo Horizonte. L´évêque a mis des années à consacrer ce bâtiment aux formes surprenantes, avec ces azulejos signés de l´artiste Candido Portinari. Et cette liste est loin d'être close. Chaque jour, en effet, Oscar Niemeyer s´assoit à sa table de travail. Des projets sont en cours, un musée en Espagne, un théâtre en Italie, et d´autres chantiers et commandes au Brésil. Son secret : il est simple, dit-il : « Travailler, travailer, travailler ».
Architecte et militant
Le bureau, au dernier étage d´un petit immeuble ondulé (en forme de seins, dit-on ici) qui possède une vue enchanteresse sur la baie de Copacabana, est son centre d´activités. Il reçoît les étudiants qui obtiennent des bourses d´études, contre l´obligation... de lire des livres ! « Vous comprenez, dit-il, maintenant on forme des spécialistes qui ne savent parler que de leur métier ». Pour comprendre le monde qui les entoure, sont donc organisés, chaque mardi soir, des cours de philosophie. Le cours s´achève en dîner-débat, où « Oscar » trône en bout de table. « Ce qui est important, c'est la quête d'un monde meilleur, de faire plaisir et de plaire », explique notre hôte. Le militant de toujours, entré au Parti communiste brésilien en 1945, architecte du siège du PC français et du journal L´Humanité, à Paris, est un vieil ami de Fidel Castro et un admirateur déclaré du vénézuelien Hugo Chavez. Quant au président Lula « qui n´est pas communiste », il a, selon lui, rendu aux pauvres leur dignité, en menant une croisade internationale contre la misère.
Oscar Niemeyer a le privilège d´assister, de son vivant, à son centenaire. Le genre d'anniversaire suffisamment rare pour faire cadeau à l'intéressé, du mot de la fin. « Il faut vivre pleinement sa vie, jusqu´au dernier instant. Ensuite, on prend son chapeau... et on s´en va... ».
portrait
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