par Danielle Birck
Article publié le 09/08/2007 Dernière mise à jour le 09/08/2007 à 14:07 TU
Campagne ouverte sur l’océan, les départements de la Charente et de la Charente maritime, du nom de la rivière qui les traverse, constituent un terroir riche d’histoire et de tradition. Le commerce du vin et du sel ont fait la richesse de La Rochelle avant qu’elle ne devienne le plus grand port de plaisance d’Europe. Tandis que l’arrière-pays, grande région viticole, a donné naissance au cognac , du nom de la ville où naquirent François 1er et Jean Monnet - le « père » de l’Europe était fils d’un marchand de cognac… Rien d’étonnant donc à ce qu’un des derniers ouvrages publiés par Le Croît Vif, maison d’édition dédiée à la Charente, soit consacré au plus célèbre spiritueux français, Cognac, la saga d’un esprit. Mais une terre de culture pas seulement agricole : citons Angoulême, devenue la capitale internationale de la BD avec son festival plus que trentenaire, et Saintes, avec sa célèbre abbaye et son festival de musique classique. Saintes où la librairie Le Croît Vif a élu domicile.
Quand on demande à François Julien-Labruyère, de définir le Croît Vif, la maison d’édition qu’il dirige depuis sa création il y a une vingtaine d’années, il répond : « J’aime bien dire deux choses : que c’est ma petite épicerie de campagne et que je suis le leader mondial de l’édition charentaise…Deux façons de voir les choses et les deux sont vraies ». François Julien-Labruyère n’est pas né en Charente, mais il y a une maison et des attaches. L’édition n’est pas son métier premier, lorsqu’il a créé le Croit Vif il était banquier à l’international, « donc très souvent à l’étranger, mais j’ai toujours eu une forte attirance pour mon clocher », confie-t-il. Au début je publiais quatre à cinq ouvrages par an, mais après avoir pris ma retraite, j’ai fortement développé cette activité ».
Le Croît Vif : une valeur ajoutée
Le Croît vif exprimait autrefois la valeur ajoutée prise chaque année par le bétail. « J’ai trouvé cette expression dans une recherche que j’avais faite sur l’économie rurale ancienne en pays charentais, je l’ai trouvée très belle, explique François Julien-Labruyère, et une maison d’édition peut être aussi une valeur ajoutée pour une région ». Est-ce à dire que la région charentaise, offre une ressource inépuisable ? Apparemment la réponse est oui puisque Le Croît Vif publie aujourd’hui une vingtaine d’ouvrages par an et refuse autant, sinon plus, de manuscrits.
Le domaine des publications est varié : recherches historiques, sociologiques ou géographiques, biographies, souvenirs. « Cette année j’ai publié un livre qui a un très grand succès et dépasse les Charentes : Ne dis jamais ton nom. Les souvenirs d’une petite fille juive dont les parents étaient réfugiés en Charente pendant la guerre. Quand la situation s’est durcie en 1943, ils ont caché leur fille dans une école catholique d’un petit village du nord des Charentes. Ce sont ses souvenirs – préfacés par Simone Veil – qui sont publiés dans ce livre ». Un livre écrit en anglais, que l’éditeur a découvert aux Etats Unis où la famille avait émigré, et dont il s’est empressé d’acheter les droits. Comme il avait acheté ceux du livre sur le cognac. « Dès que je l’ai lu, je me suis dit qu’il fallait absolument que je le publie en français. Ce livre est construit comme une enquête : Kyle Jarrard est journaliste à l’Herald Tribune, et il a ce talent des journalistes américains ». Des allers-retours transocéaniques qui renvoient symboliquement à l’histoire et à la vocation maritime de la Charente.
Le Croît vif publie également de la fiction : « Il y a beaucoup de gens qui écrivent des romans dont le cadre est la région », souligne François Julien-Labruyère. J’ai aussi fait de nouvelles publications d’auteurs comme Geneviève Fauconnier qui a eu le prix femina en 1933, avec son roman Claude, que j’ai publié, avec deux autres ». Le Croît Vif a également racheté les droits de l’œuvre littéraire de l’écrivain et critique Pierre Henri Simon, dont les romans avaient été publiés aux éditions du Seuil dans les années 1960/70. Sans oublier des textes d’enfants du pays comme Pierre Loti.
« Ça dépend évidemment des titres. Mais d’une manière générale les lecteurs habitent les Charentes, ou ont un lien particulier avec la région ». Par exemple, « il y a trois ans, j’ai publié un livre en anglais intitulé A Companion to Angoulême and the Angoumois. Ce livre était écrit par un Américain qui a une maison à Angoulême et a voulu s’intéresser à l’histoire de la région… où il y a beaucoup d’Anglais. Eh bien le livre a eu un grand succès parce que tous les Anglais qui sont installés là, à demeure ou en résidence secondaire, ont voulu le lire. Des Français aussi qui se sont dit « on va rafraîchir notre anglais en lisant l’histoire de notre région ». L’ouvrage a par la suite été traduit et publié cette année, avec pour titre Sous les remparts d’Angoulême.
Une librairie ouverte…
Quatre personnes composent la petite équipe du Croît vif : son fondateur et directeur, responsable des choix éditoriaux, une éditrice délégué qui s’occupe de tout le processus de fabrication, un directeur de collection chargé de la nouvelle collection jeunesse et une personne qui s’occupe de la librairie spécialisée que l’éditeur a ouverte à Saintes. « La seule librairie en Charente spécialisée dans le livre charentais, précise François Julien-Labruyère. C’est un endroit où les gens se rencontrent, on peut y prendre le thé, le matin on y sert le café. C’est aussi une galerie d’art, avec une exposition chaque mois d’artistes, pas forcément locaux ». Un lieu culturel, dans une ville qui l’est aussi, avec son abbaye aux Dames, que préside l’éditeur du Croît Vif, et que son festival de musique classique a contribuée à faire connaître à l’étranger.
… comme les Charentes
« Une région très fortement marquée par une histoire liée à la vigne, à la fabrication et l’exportation de vin et de cognac. Une région à la fois très terrienne, campagnarde, enracinée comme un cep de vigne, très très prondément. Et qui en même temps est très ouverte sur la mer, l’océan atlantique, vers le monde », résume François Julien-Labruyère.
label france
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