par Danielle Birck
Article publié le 21/12/2007 Dernière mise à jour le 21/12/2007 à 13:49 TU
Une récompense qui distingue cette année un « architecturbaniste », comme lui-même se définit, dont le parcours témoigne d’un double engagement en faveur de la ville, du développement durable et aussi de l’enseignement, qu’il pratique depuis plus de trente ans. Un Grand Prix qui est aussi la reconnaissance de la dimension internationale de son travail.
« J’aime beaucoup ce métier… Je ne le fais pas tout seul… », et Yves Lion poursuit en évoquant cette équipe « toutes générations » réunie autour de lui et dont il cite tous les membres (lesquels figurent tous d’ailleurs sur la page d’accueil du site des ateliers Yves Lion) : Claire Piguet, Isabelle Chlabovitch, David Jolly, Sojin Lee, Etienne Lénack. Ils sont tous présents, sauf Sojin Lee, qui n’avait pas pu faire le déplacement de Corée. « Il faut bien comprendre que dans ce métier il y a une espèce de complicité dans le travail, une chose dont on ne parle pas beaucoup, mais qui est très intense, on a des ‘affects’ ensemble » … Au total, les Ateliers Lion, c’est actuellement un groupe de 70/80 personnes et des réalisations et des projets en France et à l’étranger.
« Architecturbaniste »
« A ceux qui estiment si différents les deux métiers de l’architecture et de l’urbanisme, j’affirme ma conviction de n’en pratiquer qu’un seul ». A 62 ans, Yves Lion a derrière lui une carrière bien remplie, en France et à l’étranger. Il est d’ailleurs l’un des rares urbanistes français à avoir conquis ses lettres de noblesse dans l’international, avec des projets au Maroc (notamment à Casablanca où il est né), au Liban, en Libye, en Corée ou encore en Arabie Saoudite. Dans ce dernier pays, le projet de Jabal Kandama, remporté en 2006 par les ateliers Yves Lion, porte sur l’aménagement d’un secteur de La Mecque qui totalise de 2,5 millions de mètres carrés.
En France, Yves Lion, avec son agence créée à Paris en 1974, s’est rapidement lancé dans des projets de logements sociaux, en province et dans la région parisienne, puis dans des projets d’aménagement urbain, d’espaces publics et d’aménagement territorial. Souvent dans des zones défavorisées, comme le projet de la Plaine-Saint-Denis, au nord de Paris, qui l’a mobilisé pendant plus de dix ans, le projet de cohésion urbaine et d’aménagement urbain du quartier de la Villeneuve, au sud de Grenoble, ou encore le réaménagement du quartier du Neuhoff à Strasbourg. En cours également la création du quartier Masséna-Bruneseau à Paris Rive Gauche, à l’est de la capitale, et la cité de la Méditerranée (Euroméditerranée) à Marseille.
Urbanisme "opportuniste"
A chaque fois, il s’agit pour Yves Lion, de créer ou recréer les conditions d’une ville ouverte en créant des liaisons pour réparer les coupures, notamment entre la ville et la périphérie, par la reconquête de friches ou la restructuration d’infrastructures. Car pour celui qui confie avoir été particulièrement sensible au slogan de 1968 « Non aux bidonvilles, non aux villes bidon !! », la ville est « l’œuvre collective la plus significative ». D’où le choix, dès le départ, de considérer l’urbanisme comme prioritaire, dans une époque où le « geste architectural », a tendance à s’imposer.
Un urbanisme pragmatique, « opportuniste », comme le dit Yves Lion, c'est-à-dire sans théorisation excessive, avec à chaque fois un ancrage dans une dimension humaine et dans une culture, en prenant en compte le climat, les matériaux, la géographie... D’où son approche du « durable », qui lui a valu de participer en 2007 au « Grenelle de l’environnement », dans le groupe de travail consacré à la lutte contre les changements clim
atiques et à la maîtrise de l’énergie. D’où aussi la « mixité » dans les immeubles, dans les grands ensembles. D’ailleurs dans sa déclaration lors de la remise de son Grand Prix d’urbanisme, c’est « cette question essentielle dans notre pays » qu’Yves Lion a tenu à évoquer : « il faudrait simplement cesser de considérer tous ces grands ensembles comme ‘finis’. Ils sont le début de quelque chose, et non la fin. Et je pense que pendant longtemps, par pure condescendance, on a essayé de réparer en ne pensant pas qu’on préparait l’avenir. Avec les grands ensembles on peut préparer l’avenir de notre pays ».
Depuis 1976, Yves Lion n'a jamais cessé d'enseigner, à ''Ecole nationale des ponts et chaussées, à l'Ecole d'architecture de Lyon, de Paris-Tolbiac et à l'Ecole d'architecture des la ville et des territoires de Marne-la-Vallée qu'il a fondée et dirigée de 1997 à 2001. Il a également enseigné à l'étranger : à Lausanne (Suisse), Ljubljana (Slovénie), Mendrisio (Tessin suisse), ainsi qu'à Montréal et Vienne.
"Il faudrait cesser de considérer tous les grands ensembles comme finis."
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