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France/ Ecologie

Tri des ordures : « Bien, mais peut mieux faire !»

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 25/06/2009 Dernière mise à jour le 30/06/2009 à 09:29 TU

En 15 ans, les Français ont appris à jeter moitié moins de papiers, cartons et verre dans la poubelle grise du tout-venant. « Le tri sélectif des ordures ménagères est entré dans les moeurs des Français, mais le poids des poubelles familiales pourrait encore diminuer d'un tiers », selon une étude de l'Ademe sur les déchets ménagers présentée le 23 juin 2009.

(Domaine public)

(Domaine public)

Grâce à la mise en place des collectes sélectives, 50% des journaux, magazines, revues et emballages étaient récupérés en 2007, selon cette étude, soit un net progrès comparé à 1993, date de la première campagne de caractérisation, conduite par l'Agence pour le développement et la maîtrise de l'énergie (Ademe) : sur les quelque 37,77 millions de tonnes de déchets collectés par les collectivités, 33,5% ont pu être orientés vers du recyclage. Un résultat proche des objectifs du Grenelle de l'environnement, qui vise 35% de recyclage en 2012, puis 45% en 2015.

Ils notent aussi la réduction drastique des composés toxiques, comme les métaux lourds, dans le contenu des poubelles : « un résultat dû à une meilleure collecte sélective des produits dangereux et aux efforts des industriels pour éliminer les toxiques », analyse l'Ademe.

« On pourrait encore retrancher près de 150 kilos/ personne/ an »

Toutefois, « le verre représente encore une vingtaine de kilos/an/habitant dans les poubelles ménagères, et la moitié des papiers et cartons tombent encore dans la poubelle à tout faire », relève Erwann Fangeat, responsable de la dernière campagne. « On pourrait encore retrancher près de 150 kilos/ personne/ an en encourageant le compostage, les campagnes stop-pub et la lutte contre le gaspillage, ou en limitant l'usage des imprimantes », insiste Erwann Fangeat.

Ainsi, le gaspillage des produits alimentaires atteint 7 kilos/ habitant/an. « Et on ne parle pas de la banane pourrie ou de pain rassis, mais de nourriture encore emballée », souligne l'ingénieur.

Le poids moyen des ordures ménagères –soit environ 391 kilos collectés par habitant et par an en 2007- est quant à lui resté pratiquement inchangé en 15 ans, « mais il s'est stabilisé depuis 2002 et a diminué de 5 kilos/an/ habitant en deux ans », nuance Daniel Béguin, directeur Déchets et Sols à l'Ademe, qui évoque « un décrochage par rapport à l'évolution de la consommation et une ambiance globale de prévention ».

Trop de couches-culottes et de mouchoirs en papier ...

Mais en 15 ans, les déchèteries se sont développées sur le territoire et accueillent aujourd'hui 170 kilos de déchets/ an/ habitant (10,8 M de tonnes), dont plus de 30% de déchets verts et 34% de gravats.

Si la composition des ordures ménagères n'a pas beaucoup évolué en quinze ans, les responsables de l'étude s'étonnent quand même de la progression en flèche des « textiles sanitaires » - lingettes, couches, mouchoirs en papier - qui atteignent désormais 34 kilos par personne et par an, contre moins de 20 kilos en 1993. « L'usage des lingettes ne saurait à lui seul expliquer cette hausse », estime Erwann Frangeat, qui l'impute plutôt aux couches-culottes. « La natalité est plus importante, la population vieillissante aussi ».

Cette campagne, riche d'enseignements pour les professionnels de la collecte et du traitement des déchets et pour les collectivités, a porté sur 100 communes tirées au sort, entre décembre 2007 et mai à juillet 2008. Ses résultats serviront à la planification de la politique des déchets.