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Chronique des matières premières

La baisse du pétrole, un scénario américain

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)
Le 1er octobre 2008, le baril de pétrole a perdu 2 dollars sur le marché new-yorkais. Cela pourrait sembler insignifiant au regard du plongeon de 10 dollars enregistré, suite au premier rejet du plan Paulson.

Et pourtant, cette baisse confirmée le lendemain est beaucoup plus significative que les oscillations erratiques des cours constatées depuis le début de la crise financière, car elle reflète la réalité du marché physique. Du moins, la réalité américaine. La reconstitution des stocks d’essence et de brut annoncée, le 1er octobre, par le département à l’Energie, a apporté la preuve tangible d’un recul de la demande. Les plus sensationnels parlent volontiers d’une implosion de la consommation américaine de pétrole. Elle est revenue au niveau d’il y a cinq ans au mois de juillet 2008. Après un emballement outrancier des cours suscité par les craintes sur l’offre, le marché retomberait aujourd’hui lourdement en raison de l’évaporation de la demande. Une banque américaine envisage même un baril à 50 dollars en 2009. C’est un beau scénario pour la relance de l'économie américaine. Mais incomplet.

D'abord, chacun sait qu'un pétrole inférieur à 70 dollars le baril compromet la mise en production des hydrocarbures coûteux à extraire, et c'est précisément sur ce gisement qu'on compte pour augmenter l'offre. Ensuite, difficile d'adhérer à un scénario qui ignore les réactions des deux premiers rôles du feuilleton, tenus par l’Arabie Saoudite et la Chine sur la scène pétrolière du XXIème siècle.

Jusqu’où le premier exportateur au monde de brut, chef de file de l’Opep, laissera t-il filer les cours ? Les Algériens qui accueillent la prochaine réunion du cartel, en décembre 2008, ont déjà fait savoir qu’un baril au-dessous de 80 dollars mettrait en danger la relance de leur économie. L'Opep pourrait être tentée d'intervenir si la baisse des cours va trop vite, surtout si l'assoupissement de la demande chinoise se concrétise. C'est la grande inconnue du moment. Tant qu'un net essoufflement du géant de l'Asie ne sera pas tangible, difficile de croire à une baisse substantielle des cours.


par Dominique  Baillard

[06/10/2008]

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