par Danielle Birck
Article publié le 11/09/2007 Dernière mise à jour le 11/09/2007 à 11:03 TU
C’est à une initiative d’André Malraux qu’on doit la construction de la Galerie nationale de la Tapisserie, inaugurée en 1976. Le bâtiment, œuvre de l’architecte André Hermant, respecte la proximité de la cathédrale en ne s’élevant pas trop haut, mais aussi les ruines gallo-romaines et la crypte sur lesquelles il a été édifié. « Quelque 4000m2 au sol, précise Philippe Play, directeur de la manufacture et de la galerie de Beauvais. Et la salle d’exposition où nous sommes est sur pilotis, ce qui fait qu’on peut encore fouiller les ruines gallo-romaines, comme on peut apercevoir la crypte derrière ce mur vitré. C’est un pont fabuleux, du IIIe au XXIe siècle, entre toutes les périodes de l’histoire ». Entre les matières aussi, puisque c’est une œuvre de Nicolas Schötter qui accueille le visiteur à l’entrée : une tapisserie-vitrail, réalisée avec du plastique flexible coloré laissant filtrer la lumière.
L’art d’interpréter
Au total ce sont quelque 60 tapisseries que Philippe Play a sélectionnées pour offrir ce panorama de 40 ans de création à la manufacture de Beauvais. Un choix qu’il confie avoir été « très difficile » en raison de la richesse de la collection mais aussi de la limite imposée par les dimensions des murs. Résultat : des noms très connus ou un peu moins, des artistes français ou étrangers, des courants artistiques divers, de l’art cinétique de Vasarely à l’hyperréalisme de Schlosser , en passant par l’abstraction géométrique d’un Le Corbusier. Des formes et des techniques très variées qui toutes ont trouvé avec bonheur leur traduction dans la tapisserie, fruit de l’art des lissiers.
Pour le directeur de la manufacture, lui-même ancien lissier, celui-ci est un « interprète », c'est-à-dire « quelqu’un qui doit un petit peu oublier sa propre personne pour intégrer toute la vie de l’artiste et la traduire le mieux possible, l’interpréter. Et cela en accord avec l’artiste pour vraiment donner l’impression que celui-ci a réalisé lui-même la tapisserie ». De même que quand un musicien interprète une œuvre de Bach, son nom ne figure pas sur la partition, le nom du lissier ne figure pas au bas de la tapisserie, parfois derrière, sur l’ourlet. «Mais même s’il n’y est pas, souligne Philippe Play, c’est vrai que dans le monde des lissiers, dans le monde des amateurs sensibles à cet art, on sait qui a fait quoi, de quel atelier ça vient. Et il y a des lissiers qui, sans l’ inscrire sur la tapisserie, ont laissé leur nom à la postérité ».
Passer à une autre échelle
C’est à l’issue d’une formation de quatre ans, accomplie dans les ateliers des manufactures, que l’on devient lissier. « Mais il leur faudra encore au moins autant d’années pour intégrer un autre paramètre, le passage à une autre échelle », explique Philippe Play. Et de citer l’exemple de l’artiste contemporain Pierre Buraglio « qui un jour a apporté une maquette qui consistait en un coup de tampon sur un bout des papier… et le tapis réalisé faisait presque 12 mètres carrés ! Je peux vous assurer qu’il y a quelque chose qui se passe dans l’agrandissement. Et passer à l’échelle monumentale qui est le plus souvent celle de la tapisserie, c’est ce que les jeunes vont apprendre pendant cinq ou six ans après la fin de leurs études ».
Un métier, des techniques, des réalisations avec lesquels le public peut désormais se familiariser, grâce aux œuvres exposées à Beauvais ou à Paris, dans la Galerie des Gobelins, rouverte en mai 2007 après 30 ans de fermeture, et qui a accueilli 16 000 visiteurs en un mois. A croire, avec Bernard Schotter, directeur du mobilier national, « que la demande était forte, qu’il y avait une attente à satisfaire ».
Les journées européennes du patrimoine sont une autre occasion de satisfaire la curiosité du public, autour des créations design du Mobilier national et des tapisseries des manufactures. Des œuvres qui sont le résultat de commandes elles-mêmes le fruit d’une consultation et d’une décision collégiales, comme l’explique Bernard Schotter : « Les commandes que nous passons annuellement aux artistes résultent de la consultation d’une commission d’experts qui se réunit chaque année et qui choisit de nouveaux projets, soit pour le design, soit pour le tissage. C’est une procédure qui est essentiellement collégiale et scientifique. Il peut y avoir des commandes spécifiques, pour des lieux ou événements précis, mais elles passent par la même procédure ». Comme par exemple la commande d’un mobilier destiné à la tribune présidentielle pour le défilé du 14 juillet 2000.
Une structure complexe |
« Il y a quatre ensembles réunis en une seule administration, le Mobilier national, qui a d’abord un rôle de garde meuble et qui comporte un certain nombre d’ateliers de restauration, avec également un atelier de création de mobilier contemporain. Et puis il y a les trois grandes manufactures, créées au XVIIe siècle: les Gobelins, avec la haute lisse, c'est-à-dire le tissage sur des métiers verticaux, Beauvais, spécialisée dans la basse lisse (métiers horizontaux) et la Savonnerie, qui crée des tapis sur des métiers de haute lisse. En fait, les trois manufactures se trouvent sur le site des Gobelins à Paris, mais deux d’entre elles sont sur plusieurs implantations : Beauvais, à Beauvais dont c’était l’implantation originelle, mais quand la manufacture a brûlé pendant la guerre, elle s’est repliée sur Paris pour ensuite revenir, en partie, à Beauvais, et la Savonnerie qui s’est enrichie d’un atelier nouveau à Lodève dans l’Hérault, venu se rajouter à celui de Paris. » Bernard Schotter |
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