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Santé

Sida : traitements moins chers et plus efficaces

Les fondations se mobilisent. Outre celle de Bill Clinton, la fondation Bill et Melinda Gates vient de donner 500 millions de dollars sur 5 ans au Fonds mondial contre le sida mais aussi la tuberculose et le paludisme. 

		(Photo : AFP)
Les fondations se mobilisent. Outre celle de Bill Clinton, la fondation Bill et Melinda Gates vient de donner 500 millions de dollars sur 5 ans au Fonds mondial contre le sida mais aussi la tuberculose et le paludisme.
(Photo : AFP)
Grâce aux fonds d’Unitaid et à un accord entre la fondation Bill Clinton et deux fabricants de médicaments génériques, soixante-six pays en développement vont accéder à des traitements «nouvelle génération» au tarif diminué de 25 à 50%, dès le mois de juillet 2007.

«Notre annonce d’aujourd’hui (…) établit des bases non seulement pour des traitements ouverts à plus de gens mais aussi plus équitables, plus abordables et plus efficaces», s’est enorgueilli l’ex-président américain Bill Clinton, très actif dans la lutte anti-sida. Un appel avait été lancé, en mars dernier, par la fondation Clinton et Unitaid, aux industries pharmaceutiques concernant la fourniture de soins de seconde ligne.

Bill Clinton

Président de la Fondation Clinton, ancien président des Etats-Unis

«Beaucoup de pays à revenus intermédiaires achèteront ces médicaments.»

En 2006, en effet, le ministre français des Affaires étrangères (et président d’Unitaid), Philippe Douste-Blazy, avec à ses côtés le Brésil, le Chili, la Norvège et la Grande-Bretagne avaient imaginé la création d’un fonds commun baptisé Unitaid. Ce fonds, alimenté par une taxe prélevée sur les billets d’avion, a permis de lancer une «Facilité internationale d’achats de médicaments» destinée aux pays du Sud. Unitaid et la fondation Clinton (*) vont donc «commencer à acquérir des médicaments dès le début juillet» pour soulager le budget de la santé des pays en développement.

Un accord a été trouvé avec les laboratoires indiens Cipla et Matrix et, désormais, seize médicaments dits de «seconde ligne», vont être plus accessibles aux pays du Sud. Prescrits aux patients qui développent une résistance au virus, le prix de ces anti-rétroviraux est actuellement dix fois plus élevé que celui des médicaments de «première ligne». Dans les pays à bas revenu, où le prix de ces médicaments a déjà été baissé progressivement par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un effort supplémentaire portera la réduction à 25%. Dans ceux à revenu moyen, comme la Thaïlande et le Brésil, à 50%.

«Aucune compagnie ne mourra jamais de la baisse du prix des médicaments anti-sida»

Lors de la 16ème Conférence internationale sur le sida, qui se tenait à Toronto (Canada) en août dernier, l’ancien président américain avait souligné : «Sept millions de personnes, dans les pays en développement, ont besoin de traitements contre le sida». Ces traitements sont à la fois efficaces et très onéreux. Et, couverts par des brevets, la copie générique des molécules par d’autres laboratoires, est rendue actuellement quasi impossible. Bill Clinton s’est d’ailleurs indigné, déclarant à l’intention des laboratoires qui détiennent les brevets : «Aucune compagnie ne mourra jamais de la baisse du prix des médicaments anti-sida dans les pays à revenus moyens, mais les patients, eux peuvent en mourir [s'ils n'y ont pas accès]». Il a poursuivi : «Je crois en la propriété intellectuelle (…) mais cela ne doit pas nous empêcher de fournir des médicaments essentiels pour sauver des vies dans les pays à faibles et moyens revenus».

L’ancien chef d’Etat américain devenu ardent militant de la lutte contre ce fléau, a également annoncé une baisse du prix de la pilule de «première ligne» appartenant à la nouvelle génération de médicaments. Ce comprimé unique, composé de plusieurs molécules, ne nécessite qu’une prise par jour, est mieux supporté par les malades, entraîne moins d’effets secondaires et devrait coûter moins d’un dollar par jour.



par Dominique  Raizon

Article publié le 09/05/2007 Dernière mise à jour le 09/05/2007 à 14:40 TU

(*) La fondation Bill Clinton : depuis son lancement en 2003, cette organisation a permis de procurer des traitements anti-VIH à plus de quatre cent mille malades dans une soixantaine de pays en développement. Cinq laboratoires ont passé un accord, en 2003, avec cette fondation afin de produire une trithérapie coûtant annuellement 140 dollars par patient.