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Chronique des matières premières

Les promesses de l’uranium du Niger à l’épreuve

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Sans le redressement spectaculaire des cours de l’uranium, le potentiel minier du Niger n’intéresserait pas grand monde, à l’exception de l’opérateur français Areva qui approvisionne ainsi le tiers des centrales nucléaires de l’Hexagone. Et sans le boum des projets de développement qui ont attiré depuis peu une myriade d’investisseurs dans ce petit pays de l’Afrique sahélienne, les revendications de la rébellion touarègue se cristalliseraient sans doute sur un autre secteur d’activité

C’est l’avis d’un opérateur nigérien qui estime que le regain de tension était tout à fait prévisible dans le climat d’affaires actuel suscitant bien des tentations. Depuis le début des attaques du Mouvement des Nigériens pour la Justice dans le nord du pays où sont localisés les gisements, on dénombre une trentaine de morts, notamment sur un site d’Areva, et un enlèvement, l’employé d’une société chinoise.

La violence de cette offensive n’inquiète pas encore les sociétés déjà présentes. Après avoir longuement pesé les risques, et vu la hausse généralisée des métaux, elles ont conclu que le jeu en valait la chandelle.

Avec une production annuelle de 3 000 tonnes d’uranium, le Niger est le troisième producteur au monde. Mais il n’y a pas que ce minerai qui aiguise l’appétit des compagnies minières. Une société russe convoite la cassitérite qui donne l’étain. Des Australiens, des Indiens, des Sud-Africains, et bien sûr des Chinois sont à l’affût, tous les pays avides de matières premières considèrent l’uranium comme une porte d’entrée pour accéder aux métaux qui peuvent être associés à ce minerai : le cuivre, l’argent, et une foule d’autres petits métaux comme le vanadium, le lithium, le titane.

Il faudra encore de longues années d’exploration avant que l’exploitation ne soit envisagée sérieusement. Pour le moment deux sites seulement pourraient entrer rapidement en production : dans les deux ans qui viennent pour le gisement contrôlé par les Chinois, et d’ici trois ou quatre ans pour le site d’Imouraren exploité par le groupe Areva.

Pour ce pays encore largement agricole, régulièrement en proie à des crises alimentaires, l’industrie minière n’est qu’une goutte d’eau dans le PIB, mais c’est dans ce secteur que le potentiel de développement est le plus élevé. Depuis trois ans, le Niger améliore sa balance commerciale grâce à l’or de la mine de Samira. La production d’une once coûte environ 300 dollars, alors qu’elle vaut plus du double sur le marché mondial. Mais c'est bien l’uranium qui reste sa principale source de devises et sa meilleure perspective minière à long terme.


par Dominique  Baillard

[13/07/2007]

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