La Géographie, Terre des Hommes

par Marion Urban

Article publié le 02/04/2008 Dernière mise à jour le 02/04/2008 à 15:21 TU

La vénérable revue de la Société française de géographie, créée en 1822, s'offre un coup de jeune. Bulletin des géographes et universitaires arpenteurs d'espaces, La Géographie, Terre des Hommes, veut trouver une place entre les magazines de voyages et de nature qui abondent dans les kiosques. À sa disposition, les formidables fonds de la société savante et l'esprit des universalistes comme Alexandre von Humboldt, Conrad Malte-Brun, Joseph Champollion, Elisée Reclus, Jules Verne...

La marque de fabrique des géographes, c'est la carte, l'écriture de la terre par excellence. Et pour exorciser l'objet, le deuxième numéro de la nouvelle formule de La Géographie, Terre des hommes, s'y dédie entièrement : des vieux bouts de bois utilisés par les habitants des îles Marshall (1 100 îles) aux lieux virtuels d'Internet.

Après la revue de la Société astronomique de France, fondée par Camille Flammarion, partie l'an passé à la conquête des kiosques, la Société de Géographie veut, elle aussi, atteindre un plus large public.

Elle y a mis les moyens, en choisissant un grand format et un papier luxueux mais sans tapage. La maquette est aérée et attractive. Les photos flirtent avec celles des magazines de voyage ou sortent des tiroirs des explorateurs-photographes.

« Nous nous sommes inspirés de l'expérience du magazine L'Alpe », explique le rédacteur en chef, Pascal Kober. Depuis 10 ans, celui-ci mène la destinée de la revue trimestrielle du Musée dauphinois, L'Alpe, consacrée au massif alpin, au nom des éditions Glénat. La maison Glénat est l'éditrice de La Géographie.

Parues dans le n°1 nouvelle formule de La Géographie, les cartes mentales : « Dessinez la carte de votre île en y indiquant les lieux qui vous viennent à l'esprit et qui sont importants » a-t-on demandé aux collégiens des îles du Ponant. L'île de Batz, vue par une élève de 13 ans.
© La Géographie

L'histoire de La Géographie

Créée en juin 1822, le Bulletin de la Société -le plus ancien du monde- a été tantôt mensuel tantôt trimestriel.

Les premières éditions sont constituées essentiellement des comptes rendus de séances où les communications et les lettres des adhérents sont lues. Elles constituent tout à la fois une sorte d'encyclopédie des explorations et un journal de bord de la colonisation.

La diversité des intérêts des fondateurs de la Société fait bientôt éclater le ton administratif des premiers numéros. On y parle histoire, archéologie, linguistique. Les cartes et les plans apparaissent à la moitié du XIXe siècle. Les photos, un peu plus tard.

La perception que les jeunes habitants de l'île de Groix ont de leur territoire est aux antipodes de celle de la jeune Batzienne. Ici, c'est un espace ludique, vivant, relationnel qui est représenté...
© La Géographie

Le Bulletin devient La Géographie en 1901. À la même période, la géographie entre dans les salles de classe et ses enseignants forment leur association spécifique en 1910.

La revue gardera le nom jusqu'en 1939, année à laquelle elle se fond dans Les Annales de la Géographie. En 1947, la Société de géographie relance les Acta Geographica. Elle reprendra en surtitre, son nom initial de La Géographie, en 2001.

Avec cette nouvelle formule, la Société de géographie espère élargir son réseau d'adhérents (environ 800 personnes).

Il existe 150 sociétés de géographie dans le monde.

Pour cette collégienne d'Ouessant, l'île est l'espace de l'évidence et de l'identité. Mais elle sait aussi qu'elle quittera bientôt son île natale, si bien qu'elle l'enjolive par anticipation.
© La Géographie

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* La Géographie, Terre des hommes. Sommaire du n°2

** La rose des vents de Jorge d'Aguiar, la focale d'un appareil photo, une lumière de phare : La Géographie utilise ces symboles tout au long de ses pages, « en contrepoint d'une iconographie basé sur les cartes rigides graphiques », selon les termes de son rédacteur en chef, Pascal Kober.