Développement durable

« L’art en eaux troubles »

par Françoise Dentinger

Article publié le 11/04/2008 Dernière mise à jour le 15/04/2008 à 08:57 TU

Vue de l'exposition L'Art...en eau troubles
© School Gallery Paris

« Les guerres du pétrole ont été celles du XXe siècle, celles de l’eau seront celles du  XXIe siècle », selon le galeriste parisien Olivier Castaing. Jusqu’au 19 avril, le directeur artistique de la School Gallery, au 81 rue du Temple dans le 3ème arrondissement, présente dans le cadre de l’exposition l’Art en eaux troubles huit artistes qui ont accepté de mettre leur art au service d’une cause et de valeurs humanistes. A l’origine du projet ? Une volonté d’apporter un regard renouvelé sur une des problématiques majeures de notre planète.

Tout est parti de l’installation de l’usine de production Coca-cola à Mehdiganj en Inde. A raison de 9 litres d’eau pour produire un litre de Coca, les opérations de pompage du géant de la boisson gazeuse dans la nappe phréatique assèchent les puits des paysans et c’est toute l’économie agraire locale qui est remise en cause. Coca cola a essayé de calmer les critiques en Inde, suggérant que des programmes de récupération d’eau de pluie permettent de remédier au manque d’eau mais les activistes ne croient pas à ce genre de raisonnement.

Vue de l'exposition L'Art...en eau troubles
© School Gallery Paris

Les situations de stress hydrique ne sont pas seulement liées aux changements climatiques, à la pollution et à la mauvaise répartition géographique de l’eau, mais également à sa marchandisation par les majors.

Pour sensibiliser et renouveler le regard du public sur cette problématique majeure des décennies à venir, y compris en Occident,  le galeriste parisien Olivier Castaing présente dans sa School Gallery un condensé percutant par l’image, la vidéo et l’accrochage. Autant de mises en forme qui permettent de bousculer les idées reçues et d’initier un débat.

A chaque artiste sa guerre de l’eau

L’eau est intimement liée à l’histoire de l’art. Elle est à la fois source de vie et de mort, symbole de purification et d’éternité, de l’Antiquité à la création contemporaine qui s’ancre dans les réalités du monde avec ses langages spécifiques. Tous supports confondus, l’exposition  l’Art en eaux troubles présente les œuvres d’artistes internationaux. Photos et vidéos, sculptures, peintures ou dessins, chaque artiste apporte un éclairage pertinent sur cette problématique qui nous concerne tous.

Photographie de Kinzénguélé
© School Gallery Paris

Un  « work in progress »

Olivier Castaing  précise que cette « manifestation artistique, éthique et humaniste n’en est encore qu’à ses balbutiements. » Conçue pour être itinérante dans le monde entier, l’exposition évoluera en Water Art World Tour,  afin d’agréger et fédérer une centaine d’artistes tout en associant des chercheurs, scientifiques, écrivains et autres intervenants pour, à chaque étape, alimenter la réflexion des artistes au service de l’environnement.

Sont exposées, pour l’heure, les œuvres des plasticiens français Arnaud Cohen, Benoît Delomez, Ramsa, du Franco-Algérien Naji Kamouche, des photographes Joakim Eneroth (Suède), Kinzenguélé (Congo Brazzaville), d’Yves Gellie (France), ainsi que les peintures de l’artiste française Soazic Guezennec.

"Pluies Acides", Soazic Guezennec
© School Gallery Paris

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* Le site de la School Gallery.