Roumanie
Mise en garde des députés européens
L’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne en 2007 est remise en cause par le Parlement européen, dans un texte voté jeudi. Les députés européens jugent insuffisants les progrès réalisés par Bucarest, notamment dans les domaines des droits de l’homme et de la lutte contre la corruption.
La Roumanie devrait achever, en 2004, les négociations en vue de son intégration dans l’Union européenne, prévue en 2007. Mais, après plusieurs mises en garde au gouvernement roumain de la part des institutions européennes pour le retard pris dans les réformes, le Parlement européen estime, cette fois, que l’adhésion est impossible en l’état. Il demande à la Commission européenne de revoir sa stratégie envers la Roumanie. La menace est de taille car l’accord du parlement européen est nécessaire à toute nouvelle adhésion.
Plus encore que les lenteurs de la libéralisation économique les députés soulignent les manquements aux droits de l’homme et à l’instauration d’un Etat démocratique garantissant une justice indépendante et des médias libres. En bref, le rapport de la Britannique Emma Nicholson de Winterbourne établit que les progrès réalisés par la Roumanie sur la voie de l’adhésion sont insuffisants, au point de remettre en cause l’entrée de ce pays dans l’Union européenne en 2007, en même temps que son voisin la Bulgarie.
D’autant que le contraste est rude avec les conclusions du rapport sur l’état d’avancement de Sofia dans la voie de l’intégration. Pour la Bulgarie les négociations d’adhésion se déroulent «sans grand problème et sont sur la bonne voie». Par avance, les députés européens soulignent que la date d’adhésion de la Bulgarie ne devrait pas nécessairement être liée à celle d’autres pays candidats. A l’heure actuelle, seule la Roumanie est dans ce cas.
L’Union européenne «induite en erreur»
Que reproche-t-on au gouvernement du social-démocrate Adrian Nastase ? Lui qui vient justement de remanier son équipe afin de «donner un nouveau souffle» aux négociation avec l’Union européenne. Ce geste et, surtout, la démission de trois ministres a été bien perçu, au parlement de Strasbourg, comme «le signe que la corruption est désormais prise au sérieux».
La Roumanie a accompli des efforts notables, reconnaît le Parlement européen. Mais pour espérer rejoindre l’Union européenne, des mesures rapides et efficaces devront être prises dans la lutte contre la corruption et à tous les niveaux, l’indépendance de la magistrature, la liberté des médias, en cessant de harceler les journalistes et de contrôler l’économie des journaux. Il faudra aussi mettre fin aux mauvais traitements qui auraient cours dans les postes de police. Dans le domaine du fonctionnement des institutions politiques le gouvernement roumain est prié de limiter le recours aux ordonnances d’urgence et de redonner toute sa place au parlement national. La procédure d’adoption des enfants roumains fait l’objet d’une remontrance particulière et d’accusations graves: «l’Union européenne et d’autres pays ont été induits en erreur» au sujet des critères d’adoptabilité des enfants.
Au chapitre des critères économiques et sociaux, le parlement européen se félicite des progrès de la croissance mais s’inquiété des disparités régionales de développement social. La pauvreté en Roumanie touche jusqu’à un tiers de la population, mais les montants financiers fournis par la communauté européenne au titre de la pré-adhésion depuis 1992 sont trop lentement absorbés dans des programmes économiques et sociaux. La Roumanie a encore bien des obstacles à franchir pour établir un climat favorable aux entreprises et attirer les capitaux étrangers.
Plus encore que les lenteurs de la libéralisation économique les députés soulignent les manquements aux droits de l’homme et à l’instauration d’un Etat démocratique garantissant une justice indépendante et des médias libres. En bref, le rapport de la Britannique Emma Nicholson de Winterbourne établit que les progrès réalisés par la Roumanie sur la voie de l’adhésion sont insuffisants, au point de remettre en cause l’entrée de ce pays dans l’Union européenne en 2007, en même temps que son voisin la Bulgarie.
D’autant que le contraste est rude avec les conclusions du rapport sur l’état d’avancement de Sofia dans la voie de l’intégration. Pour la Bulgarie les négociations d’adhésion se déroulent «sans grand problème et sont sur la bonne voie». Par avance, les députés européens soulignent que la date d’adhésion de la Bulgarie ne devrait pas nécessairement être liée à celle d’autres pays candidats. A l’heure actuelle, seule la Roumanie est dans ce cas.
L’Union européenne «induite en erreur»
Que reproche-t-on au gouvernement du social-démocrate Adrian Nastase ? Lui qui vient justement de remanier son équipe afin de «donner un nouveau souffle» aux négociation avec l’Union européenne. Ce geste et, surtout, la démission de trois ministres a été bien perçu, au parlement de Strasbourg, comme «le signe que la corruption est désormais prise au sérieux».
La Roumanie a accompli des efforts notables, reconnaît le Parlement européen. Mais pour espérer rejoindre l’Union européenne, des mesures rapides et efficaces devront être prises dans la lutte contre la corruption et à tous les niveaux, l’indépendance de la magistrature, la liberté des médias, en cessant de harceler les journalistes et de contrôler l’économie des journaux. Il faudra aussi mettre fin aux mauvais traitements qui auraient cours dans les postes de police. Dans le domaine du fonctionnement des institutions politiques le gouvernement roumain est prié de limiter le recours aux ordonnances d’urgence et de redonner toute sa place au parlement national. La procédure d’adoption des enfants roumains fait l’objet d’une remontrance particulière et d’accusations graves: «l’Union européenne et d’autres pays ont été induits en erreur» au sujet des critères d’adoptabilité des enfants.
Au chapitre des critères économiques et sociaux, le parlement européen se félicite des progrès de la croissance mais s’inquiété des disparités régionales de développement social. La pauvreté en Roumanie touche jusqu’à un tiers de la population, mais les montants financiers fournis par la communauté européenne au titre de la pré-adhésion depuis 1992 sont trop lentement absorbés dans des programmes économiques et sociaux. La Roumanie a encore bien des obstacles à franchir pour établir un climat favorable aux entreprises et attirer les capitaux étrangers.
par Francine Quentin
Article publié le 11/03/2004