Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Chronique armée-défense

Euréka

Philippe Leymarie 

		DR
Philippe Leymarie
DR

« Nouvel élan », ce sont les mots du ministre Hervé Morin, qui impulse l'action de ses collègues européens - présidence française oblige - et qui s'est lui-même beaucoup démené, depuis un an et demi, pour en arriver à cette relance d'une politique de défense européenne intiée à Saint-Malo, il y a dix ans, mais qui manquait de consistance, à côté du géant otanien. Les ministres de la Défense des 27, réunis en début de semaine dernière à Bruxelles, ont entériné une demi-douzaine de projets, notamment en matière de « renforcement des capacités ».

Exemple : la création d'une flotte européenne de transport militaire, basée sur l'Airbus A400M en cours de développement, qui devrait mis à la disposition d'une douzaine de pays à partir de 2014, mais pourrait en concerner à terme jusqu'à une vingtaine, pour remplacer les flottes vieillissantes de Transall franco-allemands ou d'Hercules américains. Il s'agit de réaliser une « économie d'échelle », de mettre en commun des appareils coûteux pour les prêter aux pays qui n'ont pas les moyens d'en acquérir, mais ont des besoins planifiés, ou des opérations d'urgence à réaliser. Autre projet mis en chantier par les ministres européens, toujours dans le but de renforcer les capacités de projection : la mutualisation, dans la mesure du possible, des moyens aéronavals. Quatre pays européens seulement possèdent des porte-aéronefs : Espagne, France, Grande-Bretagne et Italie. D'autres - comme l'Allemagne, la Grèce, le Portugal, la Belgique - ont des moyens plus modestes mais sont intéressés à participer à des escadres, opérations, manoeuvres, patrouilles, avec les bâtiments ou aéronefs dont ils disposent ; et la porte n'est évidemment fermée à aucun autre pays-membre.

Un premier exercice est prévu pour l'an prochain, l'objectif étant un jour d'avoir en permanence un groupe naval européen à la mer. Par ailleurs, cinq à six pays sont partants pour la mise au point d'un satellite militaire commun de nouvelle génération, c'est le projet Usis, destiné à donner aux Européens une capacité autonome d'observation et donc de décision. Les ministres ont également décidé de confier à l'Agence européenne de défense le soin de lancer un programme sur les futurs navires de déminage, puisque les flottes actuelles seront obsolètes autour de 2015.

Il en est de même pour les drones du futur, l'échange de prestations de surveillance maritime, la coordination des plans d'évacuation de ressortissants en cas de crise, ou encore l'échange à grande échelle d'élèves officiers entre les académies et écoles militaires européennes, inspiré du système civil Erasmus. Tout cela mis en route, sur une base assez pragmatique, par des groupes de pays à géométrie variable, avec le souci d'y associer les futures présidences européennes, tchèques, puis suédoise, pour que ces projets aient une suite. Et avec l'espoir de rallier progressivement la Grande-Bretagne, poids lourd de la défense, à ces initiatives, elle qui - pour la première fois - vient de prendre la tête d'une opération militaire de l'Union, l'Eunavfor Atalanta, pour la lutte contre les pirates dans l'océan Indien.


par Philippe  Leymarie

[16/11/2008]

Chronique armée-défense : les précédent(e)s









L'Africom

[19/10/2008]




Les derniers éditos et chroniques (texte)

Chronique des matières premières


Chronique des médias


Chronique ACP


Chronique armée-défense