Chronique Défense du 30 novembre 2008

Philippe Leymarie
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La France compte actuellement 2 800 militaires déployés en Afghanistan. L’un d’eux a été tué et un autre blessé par des mines aux environs de Kaboul. L’armée française, qui compte 25 morts depuis le début de son intervention, s’efforce de mieux protéger ses soldats.

Si l’attaque la plus meurtrière, pour les soldats français, fut l’embuscade du mois d’août, dans la vallée d’Ouzbin, le danger majeur est celui des mines, dites « IED » - « explosifs improvisés » ou « mines artisanales » : un piège mortel, auquel il est impossible d’échapper totalement, mais que l’on peut essayer de circonscrire. Par exemple, en se servant de ces véhicules antimines « Buffalo » de fabrication américaine, destinés à « ouvrir les itinéraires », qui ont déjà servi par exemple en Irak : ils sont dotés d’un blindage très résistant,  et d’un bras articulé pour déplacer les engins potentiellement dangereux. Un véhicule qui a prouvé son efficacité, surtout s’il est couplé avec le Souvim - ou système d’ouverture d’itinéraires minés, un engin détecteur de mines qui tracte des remorques lestées, pour faire exploser les charges. Problème : les Buffalos, testés actuellement par la Délégation générale pour l’armement, ne parviendront pas au contingent français en Afghanistan avant février prochain, au mieux.

En dépit de leurs efforts ces dernières années, les états-majors n’ont pu obtenir une dotation en VBHM ou « véhicule blindé à haute mobilité », - un « chenillé » articulé, particulièrement adapté au combat en montagne  - alors que le VAB français souffre sur les routes défoncées d’Afghanistan, ne peut se mouvoir en tout-terrain escarpé, et menace de verser dans le ravin. Le VBHM au contraire, véhicule articulé, passe partout. Mais il coûte 1 million d’euros pièce, et il en faudrait une centaine.

En revanche, les autorités françaises - qui songeaient à l’acquisition  en procédure dite « d’urgence opérationnelle », d’un véhicule blindé à roues résistant aux mines - ont accepté avec enthousiasme une offre gracieuse de prêt, par l’armée américaine, d’une centaine de véhicules MRAP RG31 - un 4x4 blindé de transport de troupes de la classe des 8 tonnes, réputé résistant aux mines, qui devrait arriver rapidement sur le terrain. Le contingent français en Afghanistan attend également pour la fin de cette année le début de la livraison d’une soixantaine de « tourelleaux » téléopérés montés sur VAB, qui permettront au tireur de mettre en œuvre une mitrailleuse de 12,7 mm tout en restant protégé à l’intérieur du véhicule - ce qui n’est pas le cas actuellement.

L’armée de terre a également lancé une série d’achats pour renforcer la protection individuelle du combattant appartenant à des unités de contact : un gilet pare-balles de nouvelle génération, un équipement de balisage individuel, des lunettes de protection balistiques, genouillères, coudières, gants de combat, chaussures de trekking…

Des initiatives qui vont de pair avec un renforcement de l’armement,  annoncé par le Premier ministre François Fillon, lors du débat à l’Assemblée nationale, en septembre dernier, sur la poursuite de l’engagement français en Afghanistan : des hélicoptères Caracal et Gazelle, des drones, des moyens d’écoute et des mortiers supplémentaires.

par Philippe  Leymarie

[30/11/2008]