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Chronique armée-défense

Les armées et l'anti-terrorisme

Philippe Leymarie 

		(Photo RFI)
Philippe Leymarie
(Photo RFI)

Terrorisme de masse... transnational... planétaire... a-symétrique... menace globale, qui vise des populations civiles, pour répandre justement la «terreur» sur des cibles à haute valeur stratégique, comme le transport aérien... moyens quasi-imparables comme «l'attentat suicide», ou un jour l'utilisation d'armes de destruction massive (d'ordre chimique, voire bactériologiques) ce qui fait déjà trembler les état-majors. Voilà la toile de fond depuis ce jour de septembre 2001 où la plus grande puissance du monde avait été frappée en plein cœur. Depuis, l'Asie, l'Europe et bien sûr le Moyen Orient ont connu leur lot de drames.

Un tel adversaire multiformes, le plus souvent transnational et sans visage, se combat certes avec les moyens habituels du renseignement, et de l'action judiciaire et policière - apanage des civils, mais aussi avec de grands moyens, qui sont le plus souvent ceux des militaires. En France, l'armée est la seule institution publique capable de déployer une réponse forte et rapide en nombre d'hommes, en volume et en puissance des matériels employés. Elle a des capacités uniques en transports, en soutien santé, en logistique. Elle met en oeuvre des unités spécialisées comme le Commandement des opérations spéciales, ou les groupes d'intervention de la Gendarmerie nationale. Elle dispose de moyens spécifiques dans la protection nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique ;  de tout un maillage de surveillance des approches aériennes et maritimes, des installations jugées «stratégiques», des ressortissants à l'étranger; et aussi d'assistance médicale d'urgence, de soutien aux populations, de planification et de gestion des situations d'urgence. Sans parler de ses capacités de renseignement , à travers la gendarmerie nationale (et ses 4000 unités territoriales et judiciaires), ses forces prépositionnées en Afrique, ses forces de souveraineté dans les collectivités outre-mer, ou encore les unités en opérations extérieures qui sont autant de plate-formes d'observation avec des services spécialisés que sont la Direction du Renseignement militaire, et surtout la Direction générale de la sécurité extérieure, la DGSE, chargée d'évaluer les menaces et éventuellement de les neutraliser à l'avance. Une tâche également menée, sur le long terme et à une échelle internationale, par un détachement des forces spéciales à l'est de l'Afghanistan, et par des groupes aériens et navals, en soutien ou en mission de contrôle dans le Golfe ou en mer Rouge - aux côtés des Américains au titre de l'opération Enduring Freedom (Liberté immuable).

Mais, au contraire d'une Amérique du Nord où on cultive l'image d'une «guerre» mondiale contre le terrorisme, et où - rappelle Jacques Massey dans un utile dossier sur le sujet(*) - «on a fait de cette croisade un instrument politique», on reste «plus nuancé en France», tout en estimant que «les forces armées ont une fonction», au moins complémentaire, dans les dispositifs antiterroristes. La lettre bimensuelle Intelligence On Line (**) qui, à la suite des débats à l'Université d'été de la Défense, se demande «si la sécurité est soluble dans la Défense» relève que le gouvernement français, tout en admettant bien sûr qu'il existe un «terrorisme mondial», rejette le concept d'une «guerre» contre le terrorisme, qui renvoie à l'idée de «combattant» et valorise de fait des terroristes qu'ils faudrait considérer comme criminels.

(*) Jacques Massey, «Antiterrorisme : la méthode française», Les Carnets de l'Info, Edition Scrineo.

(**) www.IntelligenceOnline.fr

par Philippe  Leymarie

[22/10/2006]

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«Un tel adversaire multiformes, le plus souvent transnational et sans visage, se combat certes avec les moyens habituels du renseignement, et de l'action judiciaire et policière, apanage des civils, mais aussi avec de grands moyens, qui sont le plus souvent ceux des militaires.»

[22/10/2006]