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Chronique armée-défense

Madame la Colonelle

Philippe Leymarie 

		(Photo RFI)
Philippe Leymarie
(Photo RFI)

Isabelle Guion de Méritens est devenue colonelle il y a quelques semaines et c'est bien la première fois qu'une femme accède à ce grade dans cette très vieille et lourde institution de la gendarmerie - le corps des «gens en armes» - qui fait remonter sa naissance à plus de sept siècles et qui est encore aujourd'hui un petit Etat dans l'Etat.

La colonelle Guion de Méritens avait déjà été, en 1987, le premier officiel féminin recruté par la gendarmerie à sa sortie de l'école de Saint-Cyr. Elle occupe actuellement le poste de chef d'état-major de l'école des sous-officiers de gendarmerie, après avoir été affectée au Groupement blindé de gendarmerie mobile, puis d'avoir commandé une compagnie départementale. Sur les 105 000 gendarmes, plus de 12 500 sont des femmes.

A l'échelle de tous les personnels militaires, l'Observatoire social de la défense retient le taux de 14% de féminisation, soit deux fois plus qu'il y a dix ans avec pratiquement aujourd'hui un  recrutement sur cinq. La féminisation est plus avancée chez les soldats du rang (17,5%) que chez les officiers ( 9,5%). Les taux sont variables selon les armes : avec 46% de «féminins», le service de santé frôle la parité ; c'est 19% dans l'armée de l'air, et 12,5 chez les gendarmes - les moins avancés étant la marine (11% ) et l'armée de terre (9,5%). Les taux sont aussi variables selon les spécialités : nuls  pour les équipages de sous-marins, la Légion étrangère, le Commandement des forces spéciales - les derniers secteurs encore fermés ; faibles chez les fantassins, les fusiliers marins ou les spécialistes de mécanique ; plus importants dans l'administration, la communication, les hôpitaux, etc.

On remarque que les femmes militaires sont de plus en plus nombreuses à partir en opérations extérieures. Dans la marine, où la règle n'est plus le volontariat, un tiers des femmes marins ont embarqué au moins une fois. Dans l'armée de terre, près de la moitié des femmes ont été au moins une fois en «Opex» au cours de leur carrière. On s'aperçoit aussi que la moitié également des personnels féminins appartiennent à une famille composée d'au moins un militaire. Qu'au sein des couples, les trois quarts ont un conjoint qui est ou a été militaire, en général dans la même armée, et, dans la majorité des cas, avec un grade similaire.

C'est le cas d'ailleurs de la colonelle Guion de Méritens, dont le mari, également colonel, commande le groupement de gendarmerie du même département. En tout cas, au championnat de la féminisation en Europe, seule la Lettonie bat la France avec 20%, mais pour une armée de seulement 4 000 «hommes», comme on dit. L'Espagne compte 10,7% d'effectifs féminins, la Grande-Bretagne 9, l'Allemagne 6, l'Italie 1% seulement. La lanterne rouge étant la Pologne : 0,5% !

par Philippe  Leymarie

[24/12/2006]

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