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Chronique armée-défense

"Crash programmes" en Afghanistan

Philippe Leymarie 

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Philippe Leymarie
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Un accélérateur... C'est le rôle joué par le renforcement de l'engagement militaire français en Afghanistan, décidé en avril, et mis en oeuvre en juillet et plus récemment, celui de l'embuscade dans la vallée d'Uzbin, qui a coûté la vie à dix soldats français du 8e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine le 18 août dernier. Depuis, comme le signale cette semaine la lettre d'informations stratégiques TTU, c'est une « cascade de crash programmes pour l'Afghanistan ». Par « crash programmes », il faut entendre des projets et commandes rendus urgents par les exigences de la situation et qui doivent donc s'affranchir des habituels obstacles administratifs, qu'il s'agisse de planification, d'essais, de contrôles, de législation, de finances.

Certains étaient déjà en route depuis quelques mois, pour faire face à la dégradation de la situation militaire dans ce pays, et combler les retards dans l'équipement français par rapport à certains de leurs partenaires dans la coalition qui forme la Force d'assistance à la sécurité en Afghanistan, l'ISAF, constituée sous les auspices de l'Otan. Il s'agissait, par exemple, de kit de surprotection, pour une partie des Véhicules blindés légers, les VBL ou de postes radios de fabrication américaine pour le guidage au sol des bombardements aériens.

Mais, en août, on est passé à la vitesse supérieure, envisageant l'envoi prochain d'hélicoptères Gazelle Viviane, de dromes pour le renseignement, et la mise au point d'express de systèmes de communication interopérable avec l'armée américaine pour l'hélicoptère de combat franco-allemand Tigre, qui commence tout juste à entrer dans quelques unités en France. Sans oublier la commande de « toureleaux » pour protéger les tireurs sur blindés légers ou sur petits véhicules de liaison. Ou encore, des obus de mortier éclairants, des supports de casques pour vision nocturne, des lance-grenades de 40 mm, des systèmes de leurrage anti-IED, des véhicules Buffalo, des surblindages pour véhicules logistiques.

Mais en attendant ces livraisons, explique TTU, et bien que les troupes françaises soient devenues plus qu'avant une cible, il faudra continuer pendant quelques mois, sur le mode du « système D ». Les chauffeurs de camions par exemple, devant plaquer des gilets pare-balles contre leurs vitres pour se protéger. Les troupes de nuit devront procéder autour de leurs campements à des tirs aléatoires de mortiers de 120 mm, dits de « saturation », pour marquer leur présence et empêcher l'ennemi de se poster.

Plus largement, on semble favorable, en France, dans les milieux politiques comme militaires, à un changement de stratégie en Afghanistan. Moins de bombardements et de bavures, qui provoquent la colère de la population et plus de « forces spéciales », adaptées à la lutte anti-guerilla. Personne, à l'exception de l'extrême-gauche politique, n'envisage dans tous les cas un retrait.


par Philippe  Leymarie

[14/09/2008]

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